APOCALYPSE VERDUN, Isabelle Clarke et Daniel Costelle 2016 (documentaire guerre)@@
Février 1916. La Première Guerre mondiale dure depuis 2 ans. Elle a déjà fait plus de 3 millions de morts et pourtant aucun des belligérants ne parvient à prendre l'ascendant sur l'autre.
TELERAMA
Comme pour les précédents Apocalypse, l’Histoire est ici racontée à hauteur d’homme avec moult archives colorisées. Quitte à privilégier les anecdotes un peu vaines.
Il y a très exactement un siècle, au petit matin du 21 février 1916, l'armée allemande tirait ses premiers obus sur Verdun. L'opération Gericht était lancée, qui allait durer dix mois, faire plus de 700 000 victimes de part et d'autre du front et marquer, avec son déchaînement sans précédent d'acier et de feu, le basculement du premier conflit mondial dans sa phase industrielle. A cette « guerre toute entière contenue dans la guerre », selon la formule de Paul Valéry, Isabelle Clarke et Daniel Costelle ont choisi, comme à leur habitude, de consacrer une histoire à hauteur d'homme, dominée par une logique immersive qu'assure le traditionnel entrelacs de films d'archives -- colorisés, cela va sans dire -- avec des bribes de correspondances et de journaux intimes voués à refléter le quotidien des Poilus, des médecins militaires ou des citoyens restés à l'arrière.
Pris en charge par le commentaire à l'appui de cartes, les grands faits politico-militaires de la bataille -- le bras de fer stratégique opposant Pétain à Joffre, l'organisation de la relève côté français, la reprise successive des forts de Douaumont et Vaux... -- sont correctement abordés, quoique relégués au second plan, délibérément éclipsés au profit d'anecdotes parfois insignifiantes. Si l'ensemble n'est pas indigent, il pâtit de son souci permanent de tout sur-signifier, qui s'illustre notamment dans le bruitage des archives. En témoignent ces images d'opérateurs de l'armée française filmant des cadavres de soldats allemands : était-il vraiment nécessaire d'y apposer le bourdonnement des mouches ?