Une jeune femme (Sharon Stone) au passé mystérieux s'inscrit à un tournoi de duels au pistolet organisé par le maire corrompu d'une petite ville de l'Ouest
TELERAMA
Hommage (en théorie) au western-spaghetti, ce long métrage se résume à un duel au pistolet.
Ne tournons pas autour du pot : le seul argument de ce néowestern, c'est Sharon Stone. Enfin une « vraie » femme de l'Ouest, se réjouit le fan-club. Certes, on avait déjà vu d'énergiques tenancières de saloon (Joan Crawford dans Johnny Guitar). Mais des justicières en pantalon de cuir, point. Bigoudis et falbalas restaient la norme. Avec Sharon, changement de style : il a fallu aller chez un costumier romain pour lui dénicher son slicker, un de ces longs manteaux de toile popularisés par Sergio Leone.
Ce n’est pas qu'affaire vestimentaire. « Nous nous réclamons davantage de Sergio Leone que de John Ford », déclare Sam Raimi. Malheureusement, Mort ou vif réduit le western-spaghetti à sa plus simple expression : le duel au pistolet. Dans la petite ville de Redemption, Herod, un affreux (Gene Hackman, évidemment), rançonne la population. Pour se maintenir au pouvoir, il organise, chaque année, un tournoi de duels au pistolet. Pour la première fois, une femme, au passé obscur, s'y est inscrite... C'est, répétons-le, la première et la dernière idée du film. Pour le reste, Sam Raimi exploite les archétypes du Far West, avec ses personnages imposés (le vieux médecin, les putes, le joueur de poker...). Pas la moindre idée dramatique, ni la moindre audace visuelle à l'horizon. Ou plutôt, si, une seule, à l'humour douteux : un gunfighter, entrevu à travers le trou que laisse sa balle dans la tête de son adversaire. Bref, cette fois, le western est plus mort que vif.