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LA RAFLE, Rose Bosch, Jean Reno, Melanie Laurent, Gad Elmaleh (histoire)@

1942. Joseph a onze ans. Et ce matin de juin, il doit aller à l'école, une étoile jaune cousue sur sa poitrine. Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs, leurs familles, vivent dans Paris occupé jusqu'à ce matin du 16 juillet 1942, où leur vie bascule. Plus de 13.000 Juifs sont raflés par les autorités françaises. D'abord entassées au Vélodrome d'Hiver, les familles sont internées au camp de Beaune-la-Rolande avant d'être déportées.

TELERAMA
Reconstitution de la tragiquement célèbre rafle du Vél’ d’Hiv, en juillet 1942. Un film généreux, sincère, mais plombé par de multiples maladresses.

Rose Bosch se penche sur l’un des moments les plus noirs de l’Occupation, la rafle du Vél’ d’Hiv. Elle a choisi l’histoire vraie de Shmuel Weismann et des siens. Une famille juive parmi les 13 152 personnes arrêtées les 16 et 17 juillet 1942. On reçoit en plein cœur les cris, la terreur. Et, dans le Vél’ d’Hiv, la vision est affolante : une antichambre de la mort et du chaos.

Le film a le mérite de s’attaquer à l’écrasante culpabilité de la police française : l’administration traque et livre ses victi­mes à la barbarie nazie. Mais, comme pour rassurer le spectateur, le film épargne la ­société autant qu’il accable les autorités. Curé, instituteur, con­cierge, tous sont solidaires, voire héroïques. Une France résistante comme le cinéma la rêvait jusqu’aux années 60. Rose Bosch oscille entre image d’Epinal et réquisitoire. Les séquences tire-larmes se succèdent. Plus le danger se fait pressant, plus les parenthèses attendrissantes deviennent gênantes. Pas sûr qu’on puisse concilier bons sentiments et horreur pure.