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LE BOULET, Alain Berberian 2002, Gerard Lanvin, Benoit Poelvoorde, Jose Garcia (comique)@@

Moltès, un taulard, se lie d'amitié avec Reggio, le gardien de prison. Chaque semaine, ils jouent au loto dans l'espoir de quitter cette vie minable. Un jour c'est le jackpot : ils gagnent le gros lot. Du coup, la femme de Reggio décide de partir en Afrique, avec le billet gagnant.

TELERAMA
Dans la série « on peut faire aussi gros que les Américains », voici donc, après Le Raid, Le Boulet, imposante comédie d'aventures et première production (coûteuse) de Thomas Langmann, fils de Claude Berri. Derrière l'affiche, le budget et les parts de marché espérées, on trouve quoi ? Un produit de synthèse pas désagréable, scénar à la Francis Veber travesti en blockbuster façon Jerry Bruckheimer (le nabab hollywoodien du film d'action), le tout assaisonné piquant, à la Tarantinade et au kung-fu fighting.

Soit un truand en cage (Lanvin, hiératique jusqu'à l'effacement) et un maton gaffeur (Benoît Poelvoorde) : le duo cavale dans le désert africain, à la recherche d'un billet de loto (gagnant) en vadrouille sur le Paris-Dakar. A leurs trousses, un tueur, le Turc ­José Garcia, coiffé comme Travolta dans Pulp Fiction. Quand il en rajoute dans l'effet spécial tonitruant, le film patine ­ à l'image d'une course-poursuite dans Paris, qui s'achève par la chute, spectaculaire mais inutile, de la grande roue de la place de la Concorde ; en revanche, quand il joue la carte de la BD joyeuse, s'appuyant sur le contraste entre les deux personnages principaux (le b.a.-ba du buddy movie, type L'Emmerdeur, La Chèvre ou Monstres & Cie), il fait mouche.

Le mérite en revient essentiellement à Benoît Poelvoorde. L'acteur belge sait très précisément jusqu'où aller pour ne pas transformer un abruti crédible en caricature de couillon. Qu'il se travestisse en Africain, perde son dentier dans un urinoir ou donne des ordres à un chameau ­ pas des situations évidentes, comme ça, sur le papier ­, il est irrésistible de beauferie rayonnante, de débilité satisfaite. Benoît Poelvoorde est la plus-value humaine d'un film un tantinet dopé à la créatine. Lui seul sait fédérer (en les déridant) les vieux fans de Bébel (venu pour voir Lanvin, mâchoire serrée, et les bagnoles de rallye) et les ados de la contre-culture Canal (dragués par une brève et marrante apparition de Jamel). La recette namuroise du grand écart, en quelque sorte...