JUPITER, le destin de l univers, Les Wachowski 2015, Channing Tatum, Mila Kunis, Sean Bean (science fiction)@
Née en pleine mer, Jupiter Jones est une jeune immigrée russe vivant illégalement à Chicago. Elle enchaîne les coups durs et n'a d'autre perspective que de gagner sa vie en faisant des ménages avec sa mère et sa tante Nino. Alors que pour pouvoir s'offrir une lunette astronomique semblable à celle que possédait son père Maximilian, elle s'apprête à vendre ses ovules sous une fausse identité empruntée à son amie Katherine Dunlevy, elle découvre que les praticiens sont en fait des extraterrestres qui veulent l'éliminer.
TELERAMA
Une histoire de Cendrillon de l’espace mettant en scène une reine intergalactique qui s’ignore, pourchassée par des extraterrestres tueurs et sauvée par un homme-loup albinos.
Les Wachowski sont impayables. Après les échecs commerciaux des extravagants Speed Racer (2008) et Cloud Atlas (2012), les auteurs de Matrix (1999) promettaient de revenir sagement à la science-fiction, le genre qui a fait leur réputation, et ils sortent de leur chapeau Jupiter : le destin de l'univers, un énorme délire sur lequel plane sans cesse la menace du ridicule qui tue...
Leur héroïne est une cendrillon américaine (Mila Kunis), baptisée Jupiter mais condamnée à faire la boniche. Soudain prise pour cible par des extraterrestres tueurs, elle est sauvée par un charmant guerrier albinos (Channing Tatum) qui peut voler et l'appelle Majesté ! Dans le cosmos, elle découvre son royaume : la Terre et toutes les planètes lui appartiennent. Jupiter est reine mais il va falloir qu'elle défende son titre !
Un tel acharnement dans la fantaisie radicale donnerait presque envie d'applaudir. Et il y a parfois de quoi. Par exemple, quand le guerrier albinos s'empoigne avec un autre costaud, ce combat de brutes est filmé au milieu des petites fleurs... Mais l'art des mélanges des Wachowski prend plus souvent la forme d'une accumulation anarchique. Le conte de fées fonce droit dans la BD, croise des influences mangas, bascule dans le film de super-héros, vire au feuilleton à la Game of Thrones, s'élève vers le romantisme kitsch, percute des ambiances d'opéra... Avec beaucoup de générosité mais aussi des baisses de tension, ce grand show finit, assez logiquement, par nous perdre en route.