En 1942, en Afrique du Nord, une jeune femme (Marlène Jobert) aide un officier anglais (Michael York) à échapper aux Allemands, avec l'aide d'un escroc (Michel Piccoli) et d'un Tunisien (Amidou). Ils vivront mille aventures dans le désert.
TELERAMA
Savoureuse parodie d’“Un taxi pour Tobrouk” (1961). Dabadie et de Broca ont reconsidéré avec beaucoup d’humour les clichés de l’héroïsme. Interprétation au poil.
En 1942, Valentin, un horticulteur qui a fui la France deux ans plus tôt, est devenu trafiquant au soleil de Tunis. La guerre, quelle guerre ? Obligé de sauver Basil, un jeune officier britannique canardé par l’ennemi, le Français se retrouve en pyjama dans les souks, cavalant avec son Anglais, les Allemands aux trousses. Pour avoir tenté de les aider, Lorène, l’épouse du consul suisse, est contrainte de fuir avec eux dans le désert…
Escampette : ce mot d’un autre siècle, délicieusement primesautier, donne le ton de cette fantaisie de guerre où Philippe de Broca et son scénariste Jean-Loup Dabadie se moquent tendrement des clichés de l’héroïsme et des travers de chaque nationalité. Michel Piccoli, très à l’aise dans le registre de la comédie d’aventures, passe des charentaises au chapeau melon et du système D à la mitraillette lourde, sans cesser de râler. L’œil, tout de même, de plus en plus attendri sur ses deux compagnons de jeep : Michael York, flegmatique et fleur bleue, et Marlène Jobert, adorable renarde du désert.
Entre Valentin, Lorène et Basil, c’est à l’amitié, à la mort… Un peu à l’amour, aussi, le temps de quelques jours, quelques dunes, d’une gauloise fumée à trois sous la mitraille. Oasis de complicité qui finit en réveillon de Noël improvisé dans un fort abandonné. Car même si les Anglais ne sont pas loin, même si les Allemands arrivent, même si on ne se reverra peut-être jamais, ce qui prime, pour de Broca, c’est la légèreté. Un divertissement pétaradant à la poudre de mélancolie.