En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique ont un parcours spécifique. Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassin, réputés pour leur courage, sont envoyés en première ligne. Argent, amour pour la France ou pour l'armée française, foi en la liberté et l'égalité, leurs motivations divergent pour un même combat, libérer la France, les armes à la main.
TELERAMA
Indigènes répare une injustice, tout en étant une sorte d’Il faut sauver le soldat Ryan à la française, avec des scènes de bataille, manœuvres d’envergure ou combats isolés. Le réalisateur filme au plus près des soldats, de leur frayeur et de leur violence. Rien ne symbolise mieux leur lutte que le dernier tiers du film : seuls survivants de leur bataillon, les quatre et leur sergent blessé atteignent un village fantomatique d’Alsace. L’atmosphère fébrile d’attente rappelle le roman de Julien Gracq Un balcon en forêt. Deux soldats maghrébins harassés avalent la soupe fumante apportée par une vieille ménagère. Belle séquence à l’image du film : ni plus ni moins que la remise en cause d’une image d’Épinal.