Financier réputé, collectionneur d'art et de jolies femmes, Thomas Crown est également un cambrioleur redoutablement efficace. Catherine Banning, séduisante agent d'assurance, est chargée d'enquêter sur le vol d'un tableau de Claude Monet d'une valeur de 100 millions de dollars. Commence alors un jeu dangereux, entre séduction, sexe et mensonge, où l'argent n'est plus le seul enjeu.
TELERAMA
OK, c’est le remake d’un film culte. Et alors, on a aussi le droit d’aimer le style carré et glacé de McTiernan et la séduction dominatrice de Rene Russo, non ?
Dans L’Affaire Thomas Crown, de Norman Jewison, Faye Dunaway revisitait l’érotisme du bout d’un ongle vernis de beige, lors d’une partie d’échecs mémorable avec Steve McQueen. Mais, franchement, cette version de 1968, jugée si élégante à travers le filtre de la nostalgie, était passablement clinquante.
Pour son remake, John McTiernan choisit un luxe encore plus tapageur mais ne démérite pas : mise en scène carrée comme une carte de crédit Platinum, glacée comme une double page du magazine Fortune, ou comme Crown lui-même, cet as des affaires et de la cambriole, qui confie à sa psy son incurable ennui. Voler un Monet ? Mouais, mais moins exaltant que jouer avec une chasseuse de primes d’assurance qui porte à merveille la robe transparente… Pierce Brosnan, fade, est bien cet homme sans visage du tableau de Magritte qui inspire la meilleure scène du film. Et quand il est nu, Rene Russo est dessus. Cette actrice futée, mature et sexy — dont le tempérament mâle n’est plus à prouver depuis son concours de cicatrices avec Mel Gibson dans L’Arme fatale 3 — est la qualité dominante de Thomas Crown.