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LE PRESIDENT, Henri Verneuil 1960, Jean Gabin, Bernard Blier (thriller histoire)@@

Émile Beaufort est un président du Conseil à la retraite, qui vit désormais loin de la vie politique française, dans sa grande propriété à la campagne. À l'occasion d'une importante crise ministérielle, Beaufort entend à la radio que son ancien directeur de cabinet, est pressenti pour prendre la tête du gouvernement. Perturbé par cette annonce, il se remémore alors sa collaboration avec ce politicien lié aux puissances d'argent qui finira par le trahir.

TELERAMA
Un ancien président du Conseil donne des leçons d’honneur national à des politiciens arrivistes. Le sacre de Gabin dans un film ronflant mais sympathique.

Les années 1960 n’étaient pas encore yéyé quand Henri Verneuil a tourné cette adaptation d’un Simenon qui évoquait les mœurs parlementaires de la IIIᵉ République. Les dialogues sont signés par Michel Audiard, mais les traits d’humour sont comptés dans ce portrait d’un ancien président du Conseil, Émile Beaufort (Jean Gabin), devenu le seul rempart à l’arrivisme de son ancien directeur de cabinet (Bernard Blier) et du monde de la finance dont il est la marionnette.

Beaufort, lui, se définit comme « un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer ». Il est l’indépendance, la morale, la justice, la force, l’Européen éclairé. Verneuil a taillé dans le marbre ce personnage fait pour donner à Gabin une stature de monument national. Régnant en véritable empereur sur une Assemblée où fourmillent les petits calculateurs, il marche ici dans les pas de Clemenceau et entre dans l’Histoire. Un sacre un peu ronflant mais bien mérité et évidemment sympathique. Même si sa suprématie apparaît aussi comme celle des hommes dans une France où les femmes sont des potiches. Et qui sent aujourd’hui le renfermé.