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DEUX JOURS A TUER Jean Becker 2008, Albert Dupontel, Pierre Vaneck (sante societe)

Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. Que s'est-il passé chez cet homme pour qu'il change si étrangement de comportement ?

TELERAMA
Il y a dans Deux Jours à tuer une grosse entourloupe du récit qu'il est interdit de dévoiler. Elle remet en cause ce qui nous est ­montré à l'écran, et qui n'est pas très agréable à regarder. On s'explique. Albert Dupontel, copatron d'une agence de pub, envoie un beau jour tout valdinguer : son job, vu comme un carnaval d'hypocrisies, sa famille, perçue comme une prison de mensonges et de non-dits. Sommet du jeu de massacre, un dîner où notre bonhomme dit tout haut ce qu'il pense de ses amis. Puis il prend la tangente, direction un père ermite qui pêche à la mouche en Irlande... Atavisme familial, salutaire prise de conscience ou delirium tremens ? La réponse affleure peu à peu, et elle est accablante. On pourrait arguer que le personnage a plutôt raison sur le fond (oui, l'existence est un jeu de dupes) et tort sur la forme (la conscience de l'absurde n'oblige pas à injurier ses proches). Mais c'est justement l'inverse que soutient Jean Becker au terme d'une manipulation éhontée : son héros a des raisons d'être odieux, alors même que les valeurs qu'il rejette ­(famille modèle, amis riches, propriété foncière) seraient les bonnes. Pas très ragoûtant... — Aurélien Ferenczi