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ROCKET MAN, Dexter Fletcher 2019, Taron Egerton, Jamie Bell (bio)@

Rocketman nous raconte la vie hors du commun d'Elton John, depuis ses premiers succès jusqu'à sa consécration internationale. Le film retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale. Il est aujourd'hui connu sous le nom d'Elton John. Son histoire inspirante, sur fond des plus belles chansons de la star, nous fait vivre l'incroyable succès d'un enfant d'une petite ville de province devenu icône de la pop culture mondiale.

TELERAMA
Joué par l’acteur de “Kingsman”, Taron Egerton, le chanteur star se voit ériger une statue de son vivant... Mais à coups de pathos et de clichés. un biopic d’une pop star mondiale des années 70 et 80, quelques mois après le triomphe planétaire de Bohemian Rhapsody, sur Freddy Mercury. Avec, qui plus est, le même réalisateur, Dexter Fletcher, aux commandes,
Au moins, on ne peut pas reprocher à Rocketman de minorer l’homosexualité d’Elton John, comme c’était le cas pour Mercury. Le sujet est abordé tôt et frontalement, à travers l’histoire (qui tournera mal) de la star avec son manager américain John Reid. On peut aussi relever l’originalité relative consistant à distiller les chansons célèbres non pas selon la progression chronologique du récit, mais en fonction de la dramaturgie et de l’humeur : certaines se retrouvent dans la bouche d’autres personnages que le chanteur – un peu façon Mamma Mia, autour du répertoire d’Abba.
Pour le reste, la lourdeur et les clichés dominent, qu’il s’agisse des numéros de comédie musicale, abondamment et mécaniquement démarqués du tout-venant, et plus encore de la psychologie. Car le film rejoint le bataillon des biopics qui plongent la tête la première dans l’enfance du héros pour expliquer pourquoi et comment il en est devenu un. En l’occurrence, la réponse s’avère d’une banalité affligeante, pourtant martelée tout au long du film : le petit Elton (qui s’appelait alors Reginald) a manqué d’amour, à la fois de la part de sa mère et de son père.
Conventionnelles aussi, les scènes d’excès en tout genre, alcool, drogues, fêtes, orgies, que seule l’exubérance quasi burlesque de l’interprète, Taron Egerton, sauvent. Le jeune acteur de Kingsman, qui ressemble peu à Elton John mais chante lui-même les morceaux, devient, en revanche, embarrassant lorsqu’il pleure – et il pleure trop souvent. Face à lui, Jamie Bell (ex Billy Elliot) incarne un charmant et improbable Bernie Taupin, le parolier d’une vie.
Tout de même, quelle idée d’ériger une statue en l’honneur d’un chanteur vivant et toujours en activité (il termine actuellement son ultime tournée mondiale) ! La leçon de vie et de morale culmine avec un texte en surimpression, qui nous apprend qu’Elton John est « sobre depuis 28 ans », pas fâché de l’être, et qu’il vit désormais avec quelqu’un « qui l’aime vraiment ». Vraiment ?