La plateforme pétrolière Deepwater Horizon n'arrête pas de tourner pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams connaît les risques de son métier, mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell.
TELERAMA:
Après Du sang et des larmes (2013), où il dénonçait avec force les ratés de l’armée américaine en Afghanistan, Peter Berg s’empare à nouveau de l’histoire récente de son pays. La catastrophe maritime, il la raconte à partir d’un article du New York Times. Et il en résume, pour les profanes, les enjeux techniques dans une remarquable scène d’ouverture, façon C’est pas sorcier : avec une canette de Coca, une paille métallique et du miel… Ce qui intéresse le cinéaste n’est pas la destruction à tout-va, mais son impact sur l’homme ; sa conscience sociale, héritée du cinéma des années 1970, force l’admiration. Il décrit d’abord, dans un style hyperréaliste, une bureaucratie kafkaïenne, puis l’emballement d’une machine infernale. Ce qu’il fustige, surtout, c’est l’orgueil de décideurs assis sur un volcan (John Malkovich en responsable de la société BP), qui choisiront toujours le profit avant la sécurité. À l’instar du train de Snowpiercer, le Transperceneige, de Bong Joon-ho (2013), la plate-forme devient une allégorie fulgurante d’un capitalisme qui marche sur la tête.