houellebecq - la carte et le territoire (roman) goncourt 2010 (france)
Michel
Prix Goncourt 2010
«C’est à travers les relations avec autrui, et par leur intermédiaire, qu’on prend conscience de son propre vieillissement ; soi-même, on a toujours tendance à se voir sous les espèces de l’éternité.»
Extrait de La carte et le territoire
La carte et le territoire est un roman aux enjeux moins fondamentaux que ceux de ses œuvres précédentes. Dans Les particules élémentaires ou La possibilité d’une île, Houellebecq ouvrait des horizons sur l’avenir de l’humanité. Il redescend ici d’une strate pour s’atteler au domaine de l’art, aux relations père-fils et au « retour à la nature », avec le déclin du système de production occidental en toile de fond.
C’est un écrivain sur la voie de l’apaisement que l’on rencontre dans ce livre. Un Houellebecq à la misanthropie apprivoisée, faiblement solidaire à l’égard du genre humain mais capable de tendresse mélancolique, au point de citer Joe Dassin (certains pensent que c’est à ce genre de détails qu’on reconnaît les grands auteurs). Le niveau de désespoir est d’intensité moyenne ; il n’a jamais été aussi drôle (certains feignent d’ignorer qu’il est « aussi » notre meilleur humoriste).