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UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN, Sandrine Kiberlain, 2021, Rebecca Marder, Anthony Bajon (societe)@

Irène, une jeune fille juive, vit l'élan de ses dix-neuf ans à Paris pendant l'été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses amitiés, son nouvel amour et sa passion de plus en plus grande pour le théâtre. Irène a pour objectif de devenir actrice et ses journées s'enchaînent l'une après l'autre dans l'insouciance de sa jeunesse. Ses amis et son petit ami la soutiennent totalement dans son projet.

TELERAMA
À Paris, en 1942, Irène va devenir comédienne... La beauté de la jeunesse et la noirceur d’une époque réunies en un film d’une vérité bouleversante.
Sandrine Kiberlain a beaucoup de personnalité. Si elle choisit de raconter sa passion pour le métier de comédienne, c’est en nous transportant dans Paris occupé, en 1942. Irène (Rebecca Marder) est une jeune fille qui va bien : elle étudie au Conservatoire, le théâtre lui donne des ailes, l’amour aussi, ses 19 ans bousculent tout dans l’appartement familial et prennent le pouvoir… Au moment même où l’Allemagne et le gouvernement de Vichy redoublent d’autorité pour imposer de nouvelles mesures contre les Juifs. Comme Irène.

Avec un goût très sûr, la cinéaste débutante s’est affranchie des lourdeurs de la reconstitution historique. Comme son héroïne, elle est dans la vivacité, elle fait vibrer le passé qu’elle recrée. C’est l’air du temps qu’elle semble vouloir saisir. Et dans l’air, suggère Sandrine Kiberlain, il y a un miracle : Irène. Elle est la lumière, la joie, le charme, la fantaisie, le jeu, l’envie de rôles, l’ouverture au monde. Elle est tous les possibles. Mais dans l’air de 1942, il y a aussi un crime contre l’humanité. L’ombre noire d’un génocide se rapproche de tous ceux qui portent l’étoile jaune.

En orchestrant comme un crescendo la confrontation entre l’élan de la vie et l’arrêt de mort programmé par l’idéologie nazie, le film redonne à cette période une vérité saisissante. Tourné vers la jeunesse d’hier, il la célèbre pour mieux raviver la blessure de son sacrifice, en s’adressant, de façon jamais sentencieuse, à la jeunesse d’aujourd’hui. Car ce portrait inoubliable, entre ombre et lumière, semble porté par la légèreté d’Irène, sa force et son courage d’aller bien. Le titre a la résonance d’un message de résistance éternel.