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codex-Borbonicus--Tonalamatl--Pre-Columbian-Art-303306
Le Codex Borbonicus est un codex indigène du Mexique central, ouvrage rituel aztèque dont on ne peut affirmer avec certitude s'il s'agit d'un codex préhispanique ou colonial. La première mention de son existence date de 1778 : il se trouve alors à la Bibliothèque de l’Escurial en Espagne. Il serait entré en 1823 (ou en 1826) dans les collections du Palais-Bourbon, à Paris, où il est toujours conservé actuellement.

Comme d'autres codex mésoaméricains, il comporte des annotations en espagnol dont on ne sait si elles ont été ajoutées à un codex préhispanique ou si des espaces leur avaient été réservés lors de la réalisation du codex (à l'époque coloniale, donc, dans cette hypothèse). En revanche, comme le support utilisé, du papier d'amate plié en accordéon, et le style des glyphes respectent parfaitement les canons préhispaniques, les spécialistes en déduisent que le codex a très probablement été réalisé au plus tard dans les premières années de la conquête de l'Empire aztèque.

Ce codex est remarquable par son format imposant (39 x 40 cm)1 et sa longueur : déplié, l'ensemble de ses 36 pages1 mesure un peu plus de 14 mètres.
La première partie partie présente une usure plus grande que les deux autres, ce qui suggère qu'elle a été consultée fréquemment.
Les deux premières et les deux dernières pages manquent.

Plusieurs parties ont été distinguées par les épigraphistes.
La première est un tonalamatl1 (« livre des jours »), c'est-à-dire un almanach rituel divisé en vingt treizaines. Eloïse Quiñones Keber le considère comme le plus élaboré de tous les tonalamatl connus3.
La seconde partie décrit les rites de chacune des 18 cérémonies annuelles du tonalpohualli1. Impossible : le tonalpohualli compte vingt treizaines ou treize vingtaines de jours ; il s'agit de l'année solaire structurée en dix-huit 'mois' de vingt jours et un résidu Nemontemi.
Une partie plus courte représente quatre divinités fondamentales (Oxomoco, Cipactónal, Quetzalcoatl et Tezcatlipoca) dont le symbolisme est clairement en relation avec le sens du reste du codex.
Une dernière partie plus courte représente un cycle de 52 années incomplet, à cause de l'absence de pages perdues à la fin du codex.