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VIRGIN SUICIDES, Sofia Coppola 1999, Kirsten Dunst, James Woods (drame)@

Dans un quartier calme d'une ville américaine, Cécilia Lisbon, âgée de 13 ans, tente de suicider. Ce drame va bouleverser toute la famille qui change alors son mode de vie. Elle et ses quatre soeurs se retrouvent de plus en plus soumises à l'autorité possessive de leur mère, jusqu'à ne plus pouvoir sortir de chez elles. Quatre garçons, intrigués, se mettent à les observer nuits et jours.

TELERAMA
Cinq jeunes filles en fleurs, cinq sœurs évanescentes dont le souvenir obsède un groupe de garçons inconsolables.

Le récit commence par la fin : au milieu des années 1970, dans une ville pavillonnaire du Michigan, les cinq soeurs Lisbon, toutes blondes et évanescentes, ont mis fin à leurs jours, inexplicablement — peut-être pour échapper au supplice de leur perfection. Ce sont leurs voisins de l'époque qui racontent en voix off, soit un collectif de garçons fascinés, inconsolables, pour qui les disparues conservent, des années après, l'aura de déesses inaccessibles.

Leur mémoire plurielle et exaltée donne au film sa forme spéciale, faite de réminiscences, de rêveries, de fantasmes flous, de souvenirs reconstruits. Sofia Coppola dévide ainsi une vaporeuse élégie, où le temps peut se dilater à la faveur d'un premier baiser, puis sauter sans transition d'avril à octobre. L'échéance qui plane au-dessus des soeurs Lisbon permet à la jeune cinéaste de déniaiser radicalement le film de teenagers. On reconnaît les figures imposées : surprise-partie à la maison sous l'oeil des parents, procession ridicule des garçons venus chercher les filles pour le bal de fin d'année, élection des roi et reine du lycée, dépucelage à l'aube sur un stade désert... Tout y est, mais tout scintille de l'éclat intense des dernières fois. Eternisée autour d'un tourne-disque, d'un téléphone et de quelques chansons sentimentales, l'adolescence est décidément le pays d'où l'on ne revient pas.