SOUS LE SABLE, Francois Ozon,Charlotte Rampling, Bruno Cremer
Marie et Jean forment un couple marié, rythmé par la routine. Lorsqu'ils partent en vacances, rien ne semble anormal, mais un jour à la plage, alors que Marie fait la sieste dans le sable, Jean disparaît sans laisser de trace.
TELERAMA
Un homme disparaît sur une plage. Sa femme refuse de croire à sa mort... Ozon s’introduit dans son esprit et traque en douceur son chagrin. Rampling, d’un sourire qui nie la vérité, dit tout de la fragilité et de la fuite de la raison.
Un homme disparaît sur une plage. On ne retrouve pas son corps. Sa femme s'enferme dans une déprime légère. Une folie douce. Elle refuse de le croire mort, parle de lui au présent à des amis consternés. François Ozon s'est introduit dans l'esprit de cette femme pour en surprendre les méandres et les failles. Le chagrin et la naissance de l'obsession. Rien que de très banal à l'image, mais « sous le sable », sous l'apparence, une tension indéfinissable. Et soudain, on est proche des grands mélos qu'Ozon aime, ceux de Sirk ou de Fassbinder, où le salut ne peut venir que du rêve et de l'illusion.
La femme, c'est Charlotte Rampling. Elle exhale si magnifiquement le mystère que tout le film en est imprégné. A la frontière d'une jeunesse qui la quitte et du temps qui la guette. Rampling, comme les grandes actrices totalement cinématographiques, sait que la présence est l'arme imparable. Suggérer le plus, c'est exprimer le mieux. Elle réussit à rendre tangible cette frontière où la raison s'est déjà effacée, sans que nul s'en aperçoive encore. Avec Sous le sable, Ozon signait son premier film adulte. Et son vrai premier film d'amour.