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asie chine pekin chateau zhang-laffitte (genie civil)(insolite)
Dans la banlieue pékinoise, le multimillionnaire chinois Zhang Yuchen a fait construire une réplique du château Maison-Laffitte. Ce château a été nommé "château Zhang-Laffitte".
Perdue au milieu des mornes terres agricoles de la campagne pékinoise, une silhouette de pierre blanche émerge, aussi gigantesque qu'inattendue, celle de la réplique du château de Maisons-Laffitte (Yvelines) !

Au bout d'une interminable allée privée, le maître des lieux, Zhang Yuchen, accueille le visiteur sur le perron surplombé d'un clocheton couvert d'ardoise pour le conduire à l'intérieur de son château-hôtel flambant neuf, baptisé sans fausse modestie Zhang-Laffitte. L'homme a une stature imposante et un immense front dégagé au-dessus duquel les cheveux rejetés en arrière ne sont pas sans rappeler le Grand Timonier lui-même. Mais la comparaison avec Mao s'arrête là.

Cadre du Parti communiste et ancien directeur financier d'une société d'Etat de construction, il a fait fortune dans l'immobilier à la fin des années 90. Le parcours de ce quinquagénaire né dans une famille de paysans du Nord-Est est révélateur de la reconversion spectaculaire de nombre de bureaucrates communistes. Son réseau dans les antres du pouvoir pékinois lui a permis d'être l'un des premiers à profiter du boom de la construction, en proposant pour plusieurs centaines de milliers d'euros des villas luxueuses à d'autres cadres et entrepreneurs en quête d'une retraite dominicale paisible.

Pourtant, peu d'anciens bureaucrates étalent leur fortune avec autant d'emphase. Il a montré son oeuvre à la nation entière lors de la retransmission par la télévision chinoise du dernier Nouvel An, en direct du site. Le promoteur ne se cache pas d'avoir prévu de dépenser la bagatelle de 60 millions d'euros dans la construction du château et de ses dépendances, en voie d'achèvement. " Je suis passionné de culture française et je veux la faire découvrir à mes concitoyens ", argumente-t-il pour justifier son projet pharaonique. L'explication semble mince. Point de souci d'égalitarisme derrière cette déclaration : la découverte est réservée aux Chinois fortunés qui peuvent s'offrir un séjour dans l'hôtel 5 étoiles aménagé dans l'une des ailes du château, ou un repas dans l'un des salons privés.

Bar-karaoké, golf et cave à vins

Tout est prévu pour les loisirs des nouveaux riches chinois. Les sous-sols se partagent entre salles de ping-pong, de tir à l'arc ou de jeux vidéo. Dans une association incertaine, un bar-karaoké voisine avec une cave à vins. Un centre équestre, un golf et des jardins inspirés de ceux de Vaux-le-Vicomte devraient finir d'occuper les 300 hectares de la propriété. Le snobisme s'accompagne ici de démesure : pour rendre l'ensemble plus prestigieux, Zhang Yuchen a ajouté deux ailes empruntées au château de Fontainebleau et une réplique des colonnades du Vatican !

" J'ai réalisé un rêve après plusieurs voyages en France et en Italie ", lâche-t-il en contemplant son oeuvre sans jamais se départir de son port altier. Zhang Yuchen ajoute tout de même : " J'ai confiance, cet investissement pourra être rentable dans cinq à dix ans. " L'homme d'affaires avisé n'a sans doute pas choisi l'emplacement de son château à la légère, à 10 kilomètres du futur village olympique et à une quinzaine de l'aéroport international. carte