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CALIGULA, the ultimate cut, Thomas Negovan 1979, 2023, Malcolm McDowell, Helen Mirren, Peter O Toole@

Le long-métrage est censé retracer l'ascension puis la chute de ce despote qui se prenait pour un dieu. Après avoir assassiné son grand-père adoptif, l'empereur Tibère, Caligula s'est emparé du pouvoir et il est monté sur le trône de 37 à 41. Quatre ans d'un règne halluciné où il a exercé sa cruauté sur sa cour et commis des actes invraisemblables de sadisme. Sa devise à propos des sénateurs romains était : « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! »

Une œuvre sulfureuse qui provoque alors la controverse et défraie la chronique. Un film païen entouré d'une odeur de soufre qui persiste quarante ans après sa sortie. Trois heures de sang et de stupre, qui évoque la Rome décadente du Satyricon (1969) de Fellini. Bonne nouvelle : Caligula est enfin de retour au cinéma dans une nouvelle version inédite restaurée en 4K
Caligula entretenait par ailleurs des rapports incestueux avec sa sœur cadette Drusilla. Dormait avec son beau cheval blanc Incitatus. Et avait fait construire une galère de 100 mètres de long où les femmes et les filles de sénateurs étaient contraintes de se prostituer. Bref, ce tyran sanguinaire était un sujet en or pour le cinéma. Bob Guccione décide de tourner sa superproduction à Rome, sur les lieux mêmes où vécut Caligula. Pendant quelques mois, la Ville éternelle devient une sorte de Hollywood-sur-Tibre. Pour écrire le scénario de ce péplum taré, le millionnaire fait appel à un intellectuel de gauche, grande figure de la littérature américaine des années 1950 et 1960 : le romancier et essayiste gay Gore Vidal, qui a déjà travaillé sur Ben Hur (1959) avec Charlton Heston. L'auteur effectue d'importantes recherches historiques sur Caius Caligula et rédige un script foisonnant. Mais la place de l'homosexualité est trop prépondérante dans son récit, selon Guccione.

Pour la réalisation, le boss de Penthouse engage aussi Tinto Brass, un cinéaste italien dont il a apprécié le dernier film, Salon Kitty (1976), sur l'histoire vraie d'un bordel de Berlin durant la Seconde Guerre mondiale, espionné par les nazis. Une sorte de version érotique du Cabaret (1972) de Bob Fosse. Le Vénitien est un apôtre du cul, un épicurien latin qui veut signer avec Caligula une réflexion sur la corruption du pouvoir. Son pourrissement moral. Mais aussi montrer à l'écran un empire romain rongé par le vice.

Chaînes en or autour du cou, le play-boy Bob Guccione est conquis par le discours du metteur en scène. Et met à sa disposition un budget, astronomique pour l'époque, de 17,5 millions de dollars (même si cette coproduction italo-américaine coûtera au final 22 millions, du fait de son retard de deux mois sur son planning de tournage). Ce qui fera de Caligula le film indépendant le plus cher des années 1970.