VOYEZ COMME ON DANSE, Michel Blanc 2018, Charlotte Rampling, Carole Bouquet, Karine Viard, Jean Paul Rouve (comique)@
Voyez comme ils dansent ... Julien sent comme une présence hostile derrière lui en permanence. Alex, son fils apprend qu'Eva, lycéenne de 17 ans a oublié de le prévenir qu'il allait être père.
TELERAMA
La suite, seize ans après, d’“Embrassez qui vous voudrez”, manque de souffle et de pertinence et repose essentiellement sur l’abattage de Karin Viard.
Peu de spectateurs, sans doute, espéraient une suite, seize ans plus tard, d’Embrassez qui voudrez, la comédie de Michel Blanc. Mais ceux-là risquent d’être déçus après une si longue attente. Les personnages, empruntés au romancier anglais Joseph Connolly, reviennent cette fois affranchis de leur créateur et n’y gagnent rien : Michel Blanc, qui a imaginé seul ce deuxième épisode, ne retrouve pas l’efficacité comique du premier.
L’opposition entre les très, très riches (Charlotte Rampling, Carole Bouquet) et la pauvre (Karin Viard) reste la grande affaire, mais elle sonne constamment faux, tant les trois femmes sont présentées comme inséparables, et confinées dans les beaux quartiers. Les emprunts à l’air du temps paraissent plaqués eux aussi : on parle « graines de chia », évasion fiscale, voire changement de sexe, mais la vision de l’adultère bourgeois (l’autre grande affaire) demeure antédiluvienne : c’est toujours le drame absolu, subi par l’épouse.
Non sans maladresse, donc, Michel Blanc se tient du côté des femmes et leur offre la plus grande part de l’abondant dialogue. Mais est-ce vraiment un cadeau, pour Karin Viard, que d’endosser son énième rôle de perdante dépressive à la repartie pleine d’autodérision ? L’actrice, populaire, voit sa place grandir notablement sur l’affiche, depuis le premier volet : presque tout, désormais, repose sur son abattage. Ce qui fait un peu lourd.