MARIA REVE, Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller 2022, Karin Viard, Grégory Gadebois (comedie sentimentale)@@
Maria prend un nouveau départ professionnel et commence à travailler comme femme de ménage dans une école d'art parisienne. Elle y découvre un nouveau monde fascinant. Elle fait également la connaissance d'Hubert, le concierge. Ils s'entendent tout de suite. Enthousiasmée, elle découvre sa propre force créatrice et son désir de nouveauté. Un lien profond se développe entre eux, tandis que sa joie de vivre renaît.
TELERAMA
Dans cette douce comédie sentimentale où l’art libérateur tient le premier rôle Karin Viard et Grégory Gadebois donnent le meilleur d’eux-mêmes. Belle surprise, même si on regrette l’omniprésence d’une musique lourdement explicative.
Maria, femme de ménage depuis vingt ans, est engagée à l’École des beaux-arts, un labyrinthe légèrement défraîchi de couloirs, de salles où l’on pose nu(e), et d’installations à messages d’artistes en devenir, qui, d’abord, décontenancent cette femme timide, puis, rapidement, lui procurent des émotions inédites. Surtout, il y a le bureau du concierge des lieux, le serviable et fantasque Hubert, qui se déhanche en douce sur des airs d’Elvis Presley. Entre deux passages de serpillière, Maria découvre que le sexe féminin peut être une œuvre d’art, et que son mari, ce gentil bougre, la fait beaucoup moins rêver que ce drôle d’Hubert…
Si le thème de l’émancipation tardive n’est pas d’une grande nouveauté, cette rêverie amoureuse tranche par son contexte, statues de pierre et moulages de plâtre filmés par une caméra caressante, et flux artistiques nettement plus contemporains, comme cette machine qui recrée les mouvements de Maria, puis des amants potentiels, en les fusionnant en un spectacle de vagues de chaleur et de lumière. Seul gros bémol, et c’est le cas de le dire : la musique, omniprésente, qui ne cesse de paraphraser les images. Heureusement, le scénario, lui, est délicat, et il offre l’occasion à Karin Viard et à Grégory Gadebois de donner le meilleur d’eux-mêmes. Leur talent pour transformer la maladresse en charme est l’un des meilleurs atouts de ce film plus proche de Marie Laurencin que de Picasso — mais c’est déjà bien.