ON SE RETROUVERA., Joyce Bunuel 2015, Laëtitia Milot, Alexandre Varga (drame familial)
Au décès de sa mère, Margot découvre un terrible secret, enfoui depuis trente ans : une nuit, alors qu'elle rentrait chez elle, sa mère a été violée par deux hommes et laissée pour morte dans la garrigue. Puis, elle a donné la vie à un enfant. Cette enfant est Margot. Hantée par le deuil de sa mère et cette révélation, Margot n'a plus qu'une chose en tête : retrouver les agresseurs et venger sa mère. Elle se lance alors dans une quête de ses origines.
TELERAMA
Il y a des signes qui ne trompent pas. Comme cette scène d'ouverture qui pourrait figurer en bonne place au concours des plus belles « tartes à la crème » du thriller familial. Avant de rendre son dernier soupir, Christiane lâche une phrase énigmatique (mais quand même lourde de sens) à sa fille, Margot, qui n'a jamais connu son père — coup de tonnerre ! Malgré les mises en garde (parce qu'il ne fait jamais bon « fouiller le passé » dans un petit village « tranquille », comme le présage l'épicière du coin), la jeune femme s'entête à découvrir le secret de ses origines, liées à une sordide affaire de viol, et à réclamer justice.
La suite est à l'image de ce début tragique : prévisible jusqu'au ridicule. Par moments, et avec une pointe de mauvais esprit, on parierait même que Laëtitia Milot, coauteur du roman qui a inspiré le scénario, a abusé des rediffusions de L'Eté meurtrier... Mais une petite robe blanche très courte et une carabine à portée de main ne suffiront pas à la sauver du naufrage. Crises de larmes explosives, regards embués tournés vers l'horizon, tirades vengeresses, l'actrice fétiche de Plus belle la vie coule à pic dans cet océan de clichés et de dialogues navrants. — Isabelle Poitte