REVIENS MOI, Joe Wright 2007, Keira Knightley, James McAvoy (drame)@@
Août 1935. Malgré la canicule qui frappe l'Angleterre, la famille Tallis mène une vie insouciante à l'abri dans sa gigantesque demeure victorienne. La jeune Briony a trouvé sa vocation, elle sera romancière. Mais quand du haut de ses treize ans, elle surprend sa soeur aînée Cecilia dans les bras de Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve face aux désirs des adultes va provoquer une tragédie et marquer à jamais le destin du jeune homme.
TELERAMA
Une adolescente dénonce à tort quelqu’un : cette faute la poursuivra toute sa vie… D’après le livre de Ian McEwan, “Expiation”, un film au romanesque, brillant et cruel, qui évoque “Le Messager”, de Losey.
Keira Knightley retrouve le réalisateur Joe Wright. Et remonte de nouveau le temps, cette fois-ci dans l’Angleterre des années 1930. Working Title Films
À13 ans, elle a déjà choisi sa voie. Briony sera romancière. Observer les autres, quelle volupté ! Elle s’intéresse surtout à sa sœur aînée, Cecilia, attirée par le fils de la cuisinière, ce Robbie qui a effectué des études supérieures grâce à l’argent des employeurs de sa mère… Tout se joue très vite, en un jour caniculaire de la fin des années 1930, au cœur d’une propriété victorienne. Une lettre expédiée par erreur et lue par qui il ne fallait pas. Un geste équivoque mal interprété par celle qui l’a surpris. Des gestes sans équivoque, eux, dans une bibliothèque et un parc. Du roman de Ian McEwan Expiation, Christopher Hampton, le scénariste, a gardé la cruauté et la complexité. On est en plein théâtre des apparences : chacun des personnages croit, à tort, appréhender la vérité et fait le malheur des autres. Briony, surtout, dont l’enfance se brise net, ce soir-là, devant cette faute qu’elle n’expiera jamais…
En pleine guerre mondiale, Joe Wright (Orgueil et préjugés) se paie un vrai coup de folie : un plan-séquence insensé, avec deux mille figurants, une grande roue, un bateau échoué sur le sable, une partie de foot, un chœur militaire et l’intervention surprise d’un extrait du Quai des brumes de Carné. Presque du Orson Welles ! Mais c’est en Losey qu’on le préfère, lorsqu’il parvient à suggérer toute l’ambiguïté de personnages en déroute.