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APRES MAI, Olivier Assayas 2012, Clément Métayer, Lola Creton (histoire societe)@@

Un jeune étudiant, Gilles, est pris dans l'effervescence politique et créatrice de son temps. Comme ses camarades, il est tiraillé entre un engagement radical et des aspirations plus personnelles.

TELERAMA
Trois ans après Mai 68, faut-il encore rêver à la révolution ? Olivier Assayas rend universel le kaléidoscope frémissant de ses propres souvenirs.

Quelque chose palpite dans les films d’Olivier Assayas. Quelque chose d’infiniment séduisant et d’immédiatement reconnaissable, qui tient à la fluidité des plans-séquences et à la qualité picturale des images. Cela confère, ici, une beauté élégiaque, très émouvante, à ce récit d’apprentissage, partiellement autobiographique. Gilles a 16 ou 17 ans en 1971. Trop jeune pour avoir lancé des pavés trois ans plus tôt. Mais pris comme tant d’autres dans la grande affaire de l’époque : résistance à l’ordre du monde, foi en un renversement possible. Il participe aux réunions gauchistes où s’affrontent confusément les factions, et même aux derniers soubresauts du combat politique. Mais il est aussi, à sa façon, absent au monde, flottant au gré des événements, refusant même les mains que lui tendent les filles, pourtant jolies comme des cœurs.

Gilles n’est lui-même que quand il peint — comme Assayas à l’époque. Cette passion devient vocation lors d’un passage central et lumineux du film, un voyage en Italie où le héros lâche la politique pour l’esthétique En choisissant l’art, le dessin puis le cinéma, Gilles montre que la révolution doit être intime et individuelle. Le film est un musée minutieux, un catalogue presque fétichiste des objets culturels d’alors — lesquels tranchent singulièrement avec ceux d’aujourd’hui, où les œuvres sont aussi des produits, et en prime dématérialisés… Disques vinyles — album solo de Syd Barrett en tête —, recueils de poésie, journaux engagés et disparus. Nul nombrilisme dans ce kaléidoscope frémissant et sexy de souvenirs personnels. Après Mai touchera tous ceux et celles qui, un jour, se sont interrogés sur leur engagement dans la société, sur leur vie affective et professionnelle, et leur capacité à en modifier le cours. Sans rire, ça fait beaucoup de monde…