LE GOUT DES AUTRES, Agnès Jaoui 2000, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin (sentimental)@@
Castella est un chef d'entreprise peu porté sur la culture. Pourtant, un soir, en allant par obligation assister à une représentation de "Bérénice", il tombe en adoration du texte et de l'actrice principale, Clara. Par une coïncidence, celle-ci va lui donner des cours d'anglais, nécessaires à son travail. Castella tente de s'intégrer à ce milieu artistique mais sans grand succès. On ne bouscule pas ainsi les cadres de références et les barrières culturelles sans faire d'histoires.
TELERAMA
Pluie de récompenses pour cette première réalisation de la cinéaste. Aidée par Bacri au scénario, elle fait exploser les clichés, les idées préconçues, et stigmatise nos petites mesquineries.
Six personnages à la raison sociale suffisamment affirmée pour qu’on puisse les affubler d’une étiquette : un chef d’entreprise rencontre une comédienne qui est amie avec une serveuse qui rencontre un garde du corps qui travaille avec un chauffeur qui conduit une décoratrice qui est la femme du chef d’entreprise… Mais Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri n’ont pas sitôt installé les cloisonnements qu’ils ébranlent leur édifice d’un joli coup de foudre. Idée sympathique : seule l’émotion artistique peut bouleverser le déterminisme social.
Agnès Jaoui s’est trouvé, en Manie la barmaid, un personnage à l’image de sa mise en scène : au service de ses partenaires. Il émane ici, comme de tous les films du tandem, des effluves consolateurs. Le problème, disait, dans Un air de famille (1996), le barman Darroussin à son patron Bacri, c’est « le manque de considération ». Le Goût des autres a l’intelligence de considérer beaucoup de monde…