Sous les traits de peintres en bâtiment, des braqueurs s'attaquent à la prestigieuse Manhattan Trust Bank. Ils prennent en otages toutes les personnes présentes sur les lieux et les contraignent à revêtir la même combinaison qu'eux. Un coffre intéresse tout particulièrement le cerveau de l'opération. Dehors, la police décide de déployer un impressionnant dispositif de sécurité pour appréhender les voleurs.
TELERAMA
Un braquage signé Spike Lee, oui, mais tout en trompe-l’œil. Quelques flottements, mais une Jodie Foster haut de gamme en médiatrice jet-set ultra cynique.
Dans le besoin urgent de « se refaire » après un échec commercial, Spike Lee signait là son premier film d’action, récit d’une prise d’otages dans une banque de Wall Street. Le scénario s’inspire d’Un après-midi de chien, de Sidney Lumet, sans en atteindre ni l’intensité ni l’épaisseur. Ce n’est pas non plus un pur exercice de style. Spike Lee parle en filigrane de l’Amérique post-11 Septembre (l’assaillant vient de l’intérieur) et se concentre sur le paradoxe d’un scénario où le braquage n’en est pas tout à fait un — le film abonde en simulacres inattendus, et c’est sa dimension la plus captivante.
Côté acteurs, le meilleur tient à une sous-intrigue, une histoire de secret honteux, qui voit intervenir Jodie Foster en médiatrice privée, spécialisée dans la jet-set. À la fois radieuse et réfrigérante, elle donne une classe maximale au cynisme le plus écœurant. Comme escompté, Inside Man fut un triomphe public. Et reste le plus grand succès de la carrière de Spike Lee.