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date de publication: mardi 21 septembre 2021
arpoma.com/mp3@/BEAUCARNE (Julos) - vous aviez mon coeur 1978 - MORISOT (Berthe)portrait de Mme EP.mp3

MORISOT (Berthe), portrait de Mme E.P (1871) - BEAUCARNE (Julos), vous aviez mon coeur


Vous aviez mon coeur, Moi, j'avais le vôtre ...
Le vôtre est rendu, Je n'en ai plus d'autre

Marceline DESBORDES-VALMORE

Berthe MORISOT - portrait de Mme E.P (1871)
Sa famille ne s'oppose pas à Berthe lorsque celle ci décide de faire de la peinture une profession. Alors que sa soeur aînée Edma, sitôt mariée, renonce à peindre, mais reste un inépuisable modèle pour Berthe: on ne sait si la jeune femme assise est inspirée par Edma, mais elle a ce même air mélancolique de la jeune bourgeoise confinée à la maison et aux soins du ménage, celle precisement que Berthe refuse d'être.

Illustration musicale: Julos BEAUCARNE - Vous aviez mon coeur
Julos Beaucarne échappe aux modes, vivant délibérément selon ses mots dans un âge où le monde sera « neuf ou veuf ». Pionnière du romantisme, Marceline Debordes-Valmore que le chanteur met en musique içi, annonce des maîtres de la poésie française moderne : Rimbaud et surtout Verlaine. Cette femme prétendument ignorante fut la marraine indiscutable de « muses » de la fin du siècle : Anna de Noailles, Renée Vivien, Cécile Sauvage.

Qu'en avez-vous fait ? (Marceline DESBORDES-VALMORE)

Vous aviez mon coeur, Moi, j'avais le vôtre :
Un coeur pour un coeur; Bonheur pour bonheur !
Le vôtre est rendu; Je n'en ai plus d'autre.
Le vôtre est rendu Le mien est perdu.

La feuille et la fleur Et le fruit lui-même,
La feuille et la fleur, L'encens, la couleur :
Qu'en avez-vous fait, Mon maître suprême ?
Qu'en avez-vous fait De ce doux bienfait ?

Comme un pauvre enfant, Quitté par sa mère,
Comme un pauvre enfant, Que rien ne défend :
Vous me laissez là, Dans ma vie amère;
Vous me laissez là, Et Dieu voit celà !

Savez-vous qu'un jour, L'homme est seul au monde ?
Savez-vous qu'un jour, Il revoit l'amour ?
Vous appellerez, Sans qu'on vous réponde,
Vous appellerez, Et vous songerez !..

Vous viendrez rêvant, Sonner à ma porte;
Ami comme avant, Vous viendrez rêvant.
Et l'on vous dira : "Personne.. elle est morte."
On vous le dira : Mais, qui vous plaindra !