arpoma.com - Rep. / Data
oeuvres deja publiees: c'est ici
l'art par la musique
18 job 20 ()

(taille reelle)
18 job 20 ()



Alors Sophar de Naama prit la parole et dit :
C’est pourquoi mes pensées me suggèrent une réponse, et, à cause de mon agitation, j’ai hâte de la donner,
J’ai entendu des reproches qui m’outragent ; dans mon intelligence, mon esprit trouvera la réplique.
Sais-tu bien que, de tout temps, depuis que l’homme a été placé sur la terre,
le triomphe des méchants a été court, et la joie de l’impie d’un moment ?
Quand il porterait son orgueil jusqu’au ciel, et que sa tête toucherait aux nues,
comme une ordure, il périt toujours ; ceux qui le voyaient disent : « Où est-il ? »
Il s’envole comme un songe, et on ne le trouve plus ; il s’efface comme une vision de la nuit.
L’œil qui le voyait ne le découvre plus ; sa demeure ne l’apercevra plus.
Ses enfants imploreront les pauvres, de ses propres mains il restituera ses rapines.
Ses os étaient pleins de ses iniquités cachées ; elles dormiront avec lui dans la poussière.
Parce que le mal a été doux à sa bouche, qu’il l’a caché sous sa langue,
qu’il l’a savouré sans l’abandonner, et l’a retenu au milieu de son palais :
sa nourriture tournera en poison dans ses entrailles, elle deviendra dans son sein le venin de l’aspic.
Il a englouti des richesses, il les vomira ; Dieu les retirera de son ventre.
Il a sucé le venin de l’aspic, la langue de la vipère le tuera.
Il ne verra jamais couler les fleuves, les torrents de miel et de lait.
Il rendra ce qu’il a gagné et ne s’en gorgera pas, dans la mesure de ses profits, et il n’en jouira pas.
Car il a opprimé et délaissé les pauvres, il a saccagé leur maison, et ne l’a point rétablie :
son avidité n’a pu être rassasiée, il n’emportera pas ce qu’il a de plus cher.
Rien n’échappait à sa voracité ; aussi son bonheur ne subsistera pas.
Au sein de l’abondance, il tombe dans la disette ; tous les coups du malheur viennent sur lui.
Voici pour lui remplir le ventre : Dieu enverra sur lui le feu de sa colère, elle pleuvra sur lui jusqu’en ses entrailles.
S’il échappe aux armes de fer, l’arc d’airain le transperce.
Il arrache le trait, il sort de son corps, l’acier sort étincelant de son foie ; les terreurs de la mort tombent sur lui.
Une nuit profonde engloutit ses trésors ; un feu que l’homme n’a pas allumé le dévore, et consume tout ce qui restait dans sa tente.
Les cieux révéleront son iniquité, et la terre s’élèvera contre lui.
L’abondance de sa maison sera dispersée, elle disparaîtra au jour de la colère.
Telle est la part que Dieu réserve au méchant, et l’héritage que lui destine Dieu.