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17 1-macchabees 03 ()

(taille reelle)
17 1-macchabees 03 ()



Judas, son fils, surnommé Machabée, se leva après lui.
Il avait pour auxiliaires tous ses frères et tous ceux qui s’étaient joints à son père, et ensemble ils combattirent joyeusement les combats d’Israël.
Il étendit au loin la gloire de son peuple ; il revêtit la cuirasse comme un héros, il ceignit ses armes de guerre et engagea des batailles, protégeant de son épée le camp d’Israël.
Il était dans l’action pareil au lion, comme le lionceau qui rugit sur sa proie.
Il poursuivit les impies, fouillant leurs retraites, et livra aux flammes ceux qui troublaient son peuple.
Les impies reculèrent effrayés devant lui, tous les ouvriers d’iniquité furent dans l’épouvante, et sa main conduisit heureusement la délivrance de son peuple.
Par ses exploits il causa de l’amertume à plusieurs rois, et de la joie à Jacob, et sa mémoire est à jamais bénie.
Il parcourut les villes de Juda et eu extermina les impies, et il détourna d’Israël la colère.
Son nom devint célèbre jusqu’aux extrémités de la terre, et il recueillit ceux qui allaient périr.
Apollonius rassembla des troupes païennes, une grande armée tirée de la Samarie, pour combattre Israël.
Dès que Judas en fut informé, il marcha contre lui, le défit et le tua ; un grand nombre d’ennemis périrent, et le reste s’enfuit.
Les Juifs s’emparèrent de leurs dépouilles, et Judas prit l’épée d’Apollonius, et il s’en servit toujours depuis dans les combats.
Séron, chef de l’armée des Syriens, ayant appris que Judas avait rassemblé beaucoup de monde, une troupe de Juifs fidèles marchant avec lui aux combats,
il dit : « Je me ferai un nom et j’aurai de la gloire dans le royaume ; je combattrai Judas et ceux qui sont avec lui, qui méprisent les ordres du roi. »
Il fit donc une seconde expédition ; avec lui monta une puissante armée d’impies, pour l’aider et tirer vengeance des enfants d’Israël.
Lorsqu’ils furent proches de la montée de Béthoron, Judas marcha à terre rencontre avec une petite troupe.
Ses hommes voyant l’armée qui s’avançait contre eux, dirent à Judas : « Comment pourrons-nous, si peu nombreux, combattre contre une si puissante multitude ; surtout épuisés que nous sommes par le jeûne d’aujourd’hui ? »
Judas répondit : « C’est chose facile qu’une multitude soit enfermée dans les mains d’un petit nombre ; pour le Dieu du ciel il n’y a point de différence à sauver par un grand nombre ou par un petit nombre.
Car la victoire à la guerre n’est pas dans la multitude des combattants ; c’est du ciel que vient la force.
Ils s’avancent contre nous, remplis d’orgueil et d’impiété, pour nous perdre, nous, nos femmes et nos enfants, et pour nous piller.
Mais nous, nous combattons pour notre vie et pour notre loi.
Dieu les brisera devant nous ; vous donc, ne les craignez pas. »
Dès qu’il eut fini de parler, il se jeta subitement sur eux : Séron fut battu et vit écraser son armée sous ses yeux.
Judas le poursuivit sur la descente de Béthoron jusqu’à la plaine ; huit cents hommes de leurs troupes furent tués, et le reste s’enfuit au pays des Philistins.
Alors commença à se répandre la crainte de Judas et de ses frères, et la terreur parmi les nations d’alentour.
Son nom arriva jusqu’au roi, et tous les peuples parlaient des combats de Judas.
Quand le roi Antiochus eut appris ces nouvelles, il fut transporté de colère ; il donna des ordres et rassembla toutes les troupes de son royaume, une armée très puissante.
Il ouvrit son trésor et donna à ses troupes une année de solde, et il commanda qu’elles fussent prêtes à tout.
Alors il s’aperçut que l’argent manquait dans ses caisses ; et les tributs de la province rapportaient peu, à cause des troubles et des maux qu’il avait déchaînés dans le pays, en voulant abolir les lois qui étaient en usage dès les jours anciens.
Il craignit de ne pas avoir, comme il était arrivé plusieurs fois, de quoi fournir aux dépenses et aux libéralités qu’il prodiguait auparavant à profusion et plus largement que tous les rois qui l’avaient précédé.
Dans cet embarras extrême, il résolut d’aller en Perse pour lever les tributs de ces provinces et recueillir beaucoup d’argent.
Il laissa donc Lysias, personnage considérable et de la famille royale, à la tête des affaires du royaume, depuis le fleuve de l’Euphrate jusqu’aux frontières de l’Égypte,
et pour prendre soin de son fils Antiochus jusqu’à son retour.
Il lui confia la moitié de ses troupes et les éléphants, et lui donna des ordres pour l’exécution de tous ses desseins, et spécialement au sujet de tous les habitants de la Judée et de Jérusalem.
Lysias devait envoyer contre eux une armée pour briser et anéantir la puissance d’Israël et le reste de Jérusalem, et effacer de ce lieu leur souvenir,
et pour établir dans tout leur pays des fils d’étrangers, auxquels il distribuerait leurs terres par la voie du sort.
Puis, ayant pris avec lui l’autre moitié de ses troupes, le roi partit d’Antioche, sa capitale, en l’an cent quarante-sept, passa le fleuve de l’Euphrate et traversa le haut pays.
Lysias choisit Ptolémée, fils de Dorymène, Nicanor et Gorgias, habiles capitaines et amis du roi ;
et il envoya avec eux quarante mille hommes de pied et sept mille cavaliers, pour envahir le pays de Juda et le ruiner selon l’ordre du roi.
Ils se mirent en marche avec toutes leurs troupes et, étant entrés en Judée, ils campèrent près d’Emmaüs, dans la plaine.
Quand les marchands du pays apprirent leur arrivée, ils prirent avec eux beaucoup d’argent et d’or, ainsi que des entraves, et vinrent au camp des Syriens pour acheter comme esclaves les enfants d’Israël. A cette armée se joignirent les troupes de Syrie et celles du pays des Philistins.
Judas et ses frères, voyant que la situation avait empiré et que les armées ennemies campaient à leurs frontières, ayant eu aussi connaissance de l’ordre qu’avait donné le roi de détruire et d’exterminer leur peuple,
se dirent les uns aux autres : « Relevons les ruines de notre peuple, et combattons pour notre peuple et notre sanctuaire ! »
L’assemblée se réunit donc pour être prête au combat, et pour prier et implorer pitié et miséricorde.
Or Jérusalem était sans habitants, comme un désert ; aucun de ses enfants n’y entrait ou n’en sortait, le sanctuaire était foulé aux pieds et les fils de l’étranger occupaient la forteresse ; elle était la demeure des nations. La joie avait disparu de Jacob, la flûte et la harpe étaient muettes.
S’étant donc rassemblés, ils vinrent à Maspha, vis-à-vis de Jérusalem, parce qu’il y avait autrefois à Maspha un lieu de prière pour Israël.
Ils jeûnèrent ce jour-là, se couvrirent de sacs, jetèrent de la cendre sur leur tête et déchirèrent leurs vêtements.
Ils étendirent le livre de la loi, que les nations recherchaient pour y peindre les images de leurs idoles.
Ils apportèrent les vêtements sacerdotaux, les prémices et les dîmes, et firent venir des Nazaréens qui avaient accompli le temps de leur vœu ;
et ils crièrent à haute voix vers le ciel, disant : « Que ferons-nous pour ces hommes, et où les conduirons-nous ?
Votre sanctuaire a été foulé aux pieds et profané ; et vos prêtres sont dans le deuil et l’humiliation.
Et voici que les nations se sont assemblées contre nous pour nous anéantir ! Vous connaissez leurs desseins contre nous.
Comment pourrons-nous tenir devant elles, si vous ne nous assistez pas ? »
Et ils sonnèrent de la trompette et poussèrent de grands cris.
Ensuite Judas établit des chefs du peuple : chefs de mille hommes, de cent, de cinquante et de dix.
Et il dit à ceux qui venaient de bâtir une maison, de prendre femme, de planter une vigne, et à ceux qui avaient peur, de s’en retourner chacun dans sa demeure, selon la loi.
Puis l’armée se mit en marche et alla camper au sud d’Emmaüs.
Là Judas leur dit : « Ceignez-vous et soyez des braves, et tenez-vous prêts pour demain matin à combattre contre ces nations assemblées pour nous perdre, nous et notre sanctuaire.
Car mieux vaut pour nous mourir les armes à la main que de voir les maux de notre peuple et notre sanctuaire profané.
Quelle que soit la volonté du ciel, qu’elle s’accomplisse ! »