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16 judith 06 ()

(taille reelle)
16 judith 06 ()



Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Holoferne, transporté de fureur, dit à Achior :
« Puisque, t’érigeant en prophète, tu nous annonces que le peuple d’Israël sera défendu par son Dieu, je veux te montrer qu’il n’y a pas de Dieu que Nabuchodonosor.
Lorsque nous les aurons tous frappés comme un seul homme, tu périras toi-même par l’épée des Assyriens, et tout Israël sera anéanti avec toi.
Tu connaîtras ainsi que Nabuchodonosor est le maître de toute la terre. Et alors l’épée de mes soldats traversera tes flancs, tu tomberas percé parmi les blessés d’Israël, et tu ne respireras plus, jusqu’à ce que tu sois exterminé avec eux.
Si tu crois que ta prophétie soit véritable, que ton visage cesse d’être abattu ; et que la pâleur qui le couvre s’éloigne de toi, si tu t’imagines que mes paroles ne puissent s’accomplir.
Mais pour que tu saches bien que tu périras avec eux, dès ce moment tu seras associé à ce peuple, afin que, lorsque mon épée leur fera subir le châtiment qu’ils méritent, tu tombes avec eux sous ma vengeance. »
Alors Holoferne donna ordre à ses serviteurs de saisir Achior, de le conduire vers Béthulie et de le livrer aux mains des enfants d’Israël.
Les serviteurs d’Holoferne, s’étant saisis de lui, traversèrent la plaine ; mais lorsqu’ils furent près de la montagne, les frondeurs sortirent contre eux.
Les Assyriens se détournèrent en côtoyant la montagne, lièrent Achior à un arbre par les mains et les pieds et, l’ayant laissé là, ils revinrent vers leur maître.
Alors les enfants d’Israël, descendant de Béthulie, vinrent à lui et, l’ayant délié, ils l’amenèrent au milieu du peuple, et lui demandèrent pourquoi les Assyriens l’avaient abandonné ainsi garrotté.
— En ces jours-là, Ozias, fils de Micha, de la tribu de Siméon, et Charmi, nommé aussi Gothoniel, étaient les chefs qui commandaient dans la ville. —
Achior raconta donc, au milieu des anciens et en présence de tout le peuple, tout ce qu’il avait répondu aux questions d’Holoferne, comment les gens d’Holoferne avaient voulu le tuer à cause de ce qu’il avait dit,
et comment Holoferne lui-même avait ordonné, dans sa colère, qu’on le livrât pour cela entre les mains des Israélites, afin qu’après sa victoire sur les enfants d’Israël, il fit aussi mourir Achior par divers supplices, parce qu’il avait dit que le Dieu du ciel était leur défenseur.
14 Achior ayant achevé son récit, tout le peuple se prosterna le visage contre terre, adorant le Seigneur, et, mêlant leurs gémissements et leurs larmes, ils répandirent d’un même cœur leurs prières devant le Seigneur,
en disant : « Seigneur, Dieu du ciel et de la terre, voyez leur orgueil et considérez notre abaissement ; tournez vos regards sur la face de vos saints, et montrez que vous n’abandonnez pas ceux qui mettent en vous leur confiance, et que vous abaissez ceux qui présument d’eux-mêmes et s’enorgueillissent de leur puissance. »
Lorsque le peuple eut cessé de pleurer et qu’il eut passé tout le jour en prières, ils consolèrent Achior,
en disant : « Le Dieu de nos pères, dont tu as proclamé la puissance, t’accordera en retour de voir plutôt leur ruine.
Et lorsque le Seigneur, notre Dieu, aura donné cette délivrance à ses serviteurs, que Dieu soit encore avec toi au milieu de nous, afin que, selon qu’il te plaira, tu vives avec nous, toi et tous les tiens. »
Quand l’assemblée se fut séparée, Ozias reçut Achior dans sa maison et lui offrit un grand festin.
Il y invita les anciens, et, le jeûne étant passé, ils mangèrent ensemble.
Puis tout le peuple se rassembla de nouveau et ils prièrent toute la nuit dans le lieu où ils étaient réunis, implorant le secours du Dieu d’Israël.