Le concerto pour piano no 2 en sol mineur (op. 22) de Camille Saint-Saëns fut composé en moins de trois semaines en 1868 pour le pianiste Anton Rubinstein, grand ami du premier. Lors de sa première représentation, le 13 mai 1868 à Paris1, le compositeur se mit au clavier et le pianiste à la direction2. Le concerto est dédicacé à Madame A. de Villers née Haber.
Ce concerto a un plan classique en trois mouvements, le premier étant cependant un andante et commençant par un solo du pianiste rappelant les grandes improvisations pour orgue. L'écriture de ce mouvement, notamment la cadence d'introduction, illustre la volonté de Saint-Saëns d'utiliser dans ses œuvres les innovations de la facture instrumentale. Cette première cadence de soliste propose une écriture rappelant celle de l'orgue et destinée à un instrument aujourd'hui disparu : le piano-pédalier (piano à queue disposant d'un pédalier d'orgue permettant de jouer les basses avec les pieds).
Le second mouvement est un scherzo malicieux. Le dernier est une tarentelle effrénée et virtuose entre le soliste et l'orchestre.