"les polysystématiseurs
les co-matérialistes phénoménophiles
les télépathiciens dialecticiens
...les spirites incubophiles
les révolutionnaires assymétriques purs
les polypsychistes intolérants .... les sectes de tout poil
Roland Travy, qui se croit doué pour les mathématiques, fréquente à la fois une bande de truands (dans l'entourage de laquelle il rencontre Odile) et un groupement littéraire sur lequel règne Anglarès. Il perd tour à tour ses illusions sur sa vocation de mathématicien, sa foi dans les méthodes d'Anglarès - et Odile.
"Ce n'est que beaucoup plus tard, et en dehors de tout, que se dévoilera le véritable amour... Odile est une pure histoire d'amour."
Voici l'un des tout premiers romans de Raymond Queneau, l'auteur de Zazie dans le métro. Il s'agit d'un récit autobiographique qui règle ses comptes avec la doctrine surréaliste et André breton. On se souvient que Queneau a fait partie un temps de l'aventure surréaliste et, qu'au nom, de la liberté de l'esprit, il claqua la porte !
Il s'agit tout d'abord d'un récit satirique qui règle ses comptes avec le sectarisme des surréalistes et des communistes. Queneau y apparaît dans la peau d'un jeune mathématicien un peu paumé qui revient de l'armée et, bien qu'ayant sympathisé avec des potes communistes et anarchisants, hésite à s'engager. Il vit donc des subsides de son oncle fortuné et hésite également à s'engager dans le mariage après avoir rencontré la dite Odile.
L'histoire est très simple donc ; on apprécie surtout l'humour à toute épreuve de l'auteur. Les surréalistes/communistres règlent leurs comptes entre différentes sectes et mouvances à coup de tracts et d'excommunication. On pénètre dans un bar où l'esprit de Lénine nous parle ! Mais alors : peut-on être adepte du spiritisme et communiste en même temps ? On sait bien que pour Marx, la religion est l'opium du peuple !
La scéance de spiristisme est vraiment un grand moment ! On retrouve le goût de Queneau pour les mathématiques (le narrateur s'interroge sur de multiple théorie bien compliquées !) et surtout son amour de la langue et des jeux de mots.