Depuis son enfance, Antoine est fasciné par les coiffeuses. Le jour où il rentre dans le salon de coiffure de Mathilde, il tombe aussitôt amoureux d'elle et peu après il réalise son rêve : il se marie avec une coiffeuse. A peine trois semaines plus tard, il décide de passer toutes ses journées à la regarder travailler.
TELERAMA
Après Tandem, comédie à l’italienne, puis Monsieur Hire, conte noir, Patrice Leconte s’offrait ce huis clos poétique et fantaisiste, peut-être son film le plus personnel. Il se soucie peu de situer chronologiquement ou géographiquement l’action. Le plaisir du récit l’emporte. Un récit dit à la première personne par Jean Rochefort, dans l’un de ses meilleurs rôles : son sérieux apparent contraste avec les lubies de son personnage, réflexions pince-sans-rire ou hilarantes danses d’illuminé. On est dans le domaine du rêve éveillé, l’improbable matérialisation du fantasme : de ce point de vue, Le Mari de la coiffeuse évoque l’univers d’un Bertrand Blier, le premier à avoir permis à l’abstraction de tordre le cou au réalisme fatigué. Morale de l’histoire : si le bonheur mène au malheur, autant profiter au maximum des instants de félicité, fussent-ils grotesques.