À Rome, à la fin des années 1980, Salvatore, cinéaste en vogue, vient d'apprendre la mort de son vieil ami Alfredo. Avec le souvenir d'Alfredo, c'est toute son enfance qui remonte à la surface : son village natal, en Sicile, quand on l'appelait Toto et qu'il partageait son temps libre entre l'église et la salle de cinéma paroissiale, où régnait Alfredo, le projectionniste qui, au travers des films qu'il projetait, lui apprenait la vie.
TELERAMA
Juste après la Seconde Guerre mondiale, dans un coin de Sicile, la vie a encore la saveur villageoise, et la salle de cinéma paroissiale constitue la grande attraction populaire. Un enfant, Toto, quand il ne sert pas la messe, y trouve son bonheur. Il voit les films, certes, mais préfère, au confort des fauteuils, la magie de la cabine de projection.
C'est le type même du film nostalgique. Mélo ? Non, pas vraiment, mais sentimental, assurément. Peut-être un peu trop. Le cinéaste Giuseppe Tornatore s'est vraisemblablement impliqué à l'extrême dans cette évocation. Chaque spectateur qui a connu le cinéma de papa doit avoir autant de souvenirs dans sa tête. Outre la mélancolie, il y a de l'humour dans ce film, et la présence écrasante, rassurante, de Philippe Noiret dans le rôle du projectionniste sympa. C'est vivant, aéré, et de cette tristesse dont on est content de subir le charme : le délicieux masochisme du romantisme.