En 1870, Mattie Ross, 14 ans, quitte sa ferme natale pour venger le meurtre de son père, assassiné par Tom Chaney, un journalier. Elle commence par s'occuper de la dépouille mortelle, sans craindre de passer la nuit dans la salle de travail de l'entrepreneur des pompes funèbres, puis fait appel à Reuben Cogburn, surnommé `Rooster', le coq, un marshal au tempérament bien trempé. Mais l'homme est aussi un alcoolique notoire, dont l'âge avancé fait douter la jeune fille.
TELERAMA
Une ado et un marshal alcoolique à la poursuite d’un criminel… Les frères Coen – et Jeff Bridges, génial – offrent un conte savoureux du vieil Ouest.
Tiré d’un roman de Charles Portis, déjà porté à l’écran par Henry Hathaway (sous le titre 100 Dollars pour un shérif, en 1969), True Grit plonge aux sources du western classique, mais en lui donnant un coup de jeunesse : le décor cent fois vu de la petite ville est ressuscité non pas comme dans le western spaghetti, mais plutôt comme on restaure un tableau, en lui redonnant ses couleurs d’origine. Mise en scène au cordeau — le hasard est l’ennemi des Coen — pour raconter l’épopée d’une ado, 14 ans, entêtement d’adulte et nattes venues de l’enfance, bien décidée à venger la mort de son père. Pour retrouver le criminel, échappé en territoire indien, elle s’associe à un marshal, justicier à gages borgne et imbibé (Jeff Bridges).
De film en film, les frères Coen explorent les mille et un recoins, particularismes et légendes de leur pays. Presque des cinéastes folks. La minutie de la reconstitution et l’ironie qu’ils portent ici sur le petit monde ainsi recréé sont réjouissantes. À mi-parcours, l’aventure bascule dans l’univers du conte. Il y aura des embuscades et des coups de revolver, un ours sur un cheval et aussi un puits apparemment sans fond, dans lequel notre héroïne, mi-Alice (de Lewis Carroll), mi-Dorothy (du Magicien d’Oz), tombera. Un beau voyage initiatique.