« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. »
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
et cela fait venir de coupables pensées.
(Tartuffe, acte III, scène II, vers 860-862)
Tartuffe, un hypocrite et un faux dévot, réussit à manipuler Orgon, l’archétype du personnage de cour, en singeant la dévotion et en devenant son directeur de conscience.
En écrivant cette pièce, Molière s’attaque à un bastion très influent : les dévots. Parmi eux se trouvent des hommes religieux corrects, sincères et innocents mais aussi des hommes sans aucune morale d'esprit et qui profitent de ce rôle sans pitié. C’est cette seconde catégorie que Molière tente de critiquer.
La pièce est ancrée dans la réalité historique avec l’allusion à la Fronde, qui a déchiré la France une quinzaine d’années auparavant. Le roi y apparaît plein de mansuétude et de sagesse.
la pièce reste révolutionnaire par sa mise en cause d’une religion qui deviendrait dictatoriale. Elle est, avec Dom Juan, une des pièces qui ont soulevé le plus de polémiques et d’oppositions.
Le Tartuffe ou l’Imposteur, comédie en cinq actes et en vers (1962 alexandrins) est représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664.