Aujourd'hui, on n'a plus le droit
Ni d'avoir faim, ni d'avoir froid
Je te promets pas le grand soir
Mais juste à manger et à boire
La Chanson des Restos est une chanson caritative française de 1986 écrite et composée par Jean-Jacques Goldman. Vendue dès sa sortie à 397 000 exemplaires en single1, elle est à l'initiative de Coluche qui cherchait un premier financement et un slogan pour lancer et promouvoir son association naissante des Restos du cœur.
Le 26 septembre 1985, Coluche lance un appel sur Europe 1 : « J'ai une petite idée comme ça, un resto qui aurait comme ambition au départ de distribuer 2 000 à 3 000 couverts par jour en hiver. »
Par manque d'argent, il demande à Jean-Jacques Goldman de lui composer une chanson : « Salut! Il nous faudrait une chanson pour les Restos du cœur, un truc qui cartonne, qui nous fasse gagner beaucoup d'argent. Toi tu sais faire . » Jean-Jacques Goldman lui demande pour quand il doit lui faire, Coluche lui répond « La semaine prochaine ». Goldman la boucle en trois jours.
La chanson est interprétée par plusieurs personnalités qui seront par la suite qualifiées de premiers Enfoirés ayant contribué à la réussite du projet de Coluche. Par ordre d'apparition :
Coluche (enregistrement au studio Gang en janvier 1986)
Yves Montand (enregistrement vocal via Nagra par Laurent Cabrol et Coluche, Place Dauphine)
Nathalie Baye (enregistrement au studio Gang)
Michel Drucker (enregistrement au studio Gang)
Michel Platini (enregistrement vocal via Nagra par Eugène Saccomano dans les vestiaires de la Juventus)
Jean-Jacques Goldman (chant, guitare et chœurs, enregistrement au studio Gang)
Chœurs : Jean-Pierre Janniaud, Francine Chantereau et Catherine Bonnevay
Le clip mélange des prises de vues lors des enregistrements au studio Gang, des images de l'organisation des repas et des images d'archives TV lors des passages de Yves Montand et Michel Platini.
Devenue l'hymne des Restos du Cœur, La Chanson des Restos sera reprise chaque année lors des concerts des Enfoirés, généralement en fin de spectacle, et figure ainsi sur chacun de leurs albums (à l'exception du Zénith des Enfoirés en 1997).
Moi, je file un rancard
A ceux qui n'ont plus rien
Sans idéologie, discours ou baratin
On vous promettra pas
Les toujours du grand soir
Mais juste pour l'hiver
A manger et à boire
A tous les recalés de l'âge et du chômage
Les privés du gâteau, les exclus du partage
Si nous pensons à vous, c'est en fait egoïste
Demain, nos noms, peut-être grossiront la liste
Aujourd'hui, on n'a plus le droit
Ni d'avoir faim, ni d'avoir froid
Dépassé le chacun pour soi
Quand je pense à toi, je pense à moi
Je te promets pas le grand soir
Mais juste à manger et à boire
Un peu de pain et de chaleur
Dans les restos, les restos du cœur
Autrefois on gardait toujours une place à table
Une soupe, une chaise, un coin dans l'étable
Aujourd'hui nos paupières et nos portes sont closes
Les autres sont toujours, toujours en overdose
J'ai pas mauvaise conscience
Ça m'empêche pas d'dormir
Mais pour tout dire, ça gâche un peu le goût d'mes plaisirs
C'est pas vraiment ma faute si y'en a qui ont faim
Mais ça le deviendrait, si on n'y change rien
J'ai pas de solution pour te changer la vie
Mais si je peux t'aider quelques heures, allons-y
Y a bien d'autres misères, trop pour un inventaire
Mais ça se passe ici, ici et aujourd'hui