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L ARNAQUE, George Roy Hill 1973, Paul Newman, Robert Redford (musical)@@@

(taille reelle)
Une bande de trois petits arnaqueurs dépouille par hasard un convoyeur de fonds d'un grand bandit de la pègre de New York. Celui-ci cherche à se venger et tue Luther, un des arnaqueurs qui a participé au vol. Avant de se faire assassiner, Luther remet à Johnny Hooker la carte de visite d'un ancien grand faisandier : Henry Gondorff. Johnny se rend donc à Chicago pour rencontrer Henry.

TELERAMA
Au son du ragtime, une évocation nostalgique de l’Amérique des années 1930, avec Newman et Redford. Le mélange d’humour et de vengeance fait mouche.

En 1974, l'année où L'Arnaque rafla sept oscars, dont celui du meilleur film, à la barbe (souillée de vomi) de L'Exorciste, Hollywood fit le choix du classicisme : une bonne vieille comédie malicieuse et nostalgique sur l'Amérique de la Grande Dépression, à l'opposé des brûlots contestataires des jeunes-turcs du Nouvel Hollywood (Scorsese, Coppola...). L'inoubliable ritournelle - le piano ragtime, bande-son des films burlesques des années 1910-1920 - a évidemment contribué au charme anachronique de l'ensemble.

Déjà rétro au moment de sa sortie, l'image sépia n'avait aucune raison de vieillir. Et si l'on ajoute qu'on peut y admirer les deux plus belles paires d'yeux bleus de l'histoire du cinéma (le couple Redford-Newman, déjà à l'unisson, en 1969, dans Butch Cassidy et le Kid, du même George Roy Hill), on comprend pourquoi ce film est devenu indémodable. Comme dans tous les films reposant sur une machination, le plaisir le plus évident consiste à se laisser manipuler. Un plaisir intact.