Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt vieille France. Cependant, ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit. Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un Chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui vient de rencontrer un bon catholique.
TELERAMA
La comédie sur les communautés exige une finesse d’écriture que Philippe de Chauveron n’a pas. Avec pas mal d’hypocrisie, il exploite lourdement les clichés qu’il veut dénoncer. Comédie au succès inattendu, mais phénoménal et international (plus de 12 millions d'entrées, en 2014, rien qu'en France). Ce voudrait être un hymne à l'ouverture d'esprit, la générosité, la tolérance. Mais la mise en scène est inexistante et le scénario exploite les clichés qu'il prétend dénoncer. Dans cet univers qui veut faire rire — grassement, si possible —, les Chinois sont évidemment ponctuels, les Juifs, avares et les Noirs, paresseux. En apparence, tout le monde en prend pour son grade. En fait, tout le monde trouve son compte dans ce supermarché discount de la vanne communautaire. Et ce portrait d'une France étriquée finit par susciter le malaise. Car, quelles que soient leur origine et leur religion, tous les protagonistes de cette histoire sont discrètement racistes et fiers de l'être, solidaires dans l'exclusion (voir la coalition entre les trois gendres pour évincer le nouveau venu ivoirien). Cynisme destructeur qui trouve son apogée dans le traitement du père de famille africain, présenté comme un bouffon radoteur quand il évoque les maux de la colonisation.