arpoma.com - Rep. / Data
(812 sur 843)   (liste)

UN TAXI POUR TOBROUK, Denys de la Patelliere 1961, Lino Ventura, Charles Aznavour, Hardy Kruger (guerre)@@

(taille reelle)
En octobre 1942, à Tobrouk, un commando français fait sauter des dépôts d'essence allemands. Cependant, 4 soldats parviennent à s'enfuir et se retrouvent bientôt perdus en plein désert. Après une journée de marche harassante, ils repèrent une auto-mitrailleuse allemande et ses 5 occupants. Un seul échappe à la mort et est fait prisonnier. C'est le début d'une aventure étonnante où, face au danger, chacun découvrira la solidarité.

TELERAMA
Quatre soldats français dans le désert commencent à apprécier l’Allemand dont ils ont “réquisitionné” le véhicule. Beau film de mecs, avec Michel Audiard aux dialogues.

Il faudrait toujours tuer l’ennemi avant de le connaître. » Le film de Denys de La Patellière se résume à cette réflexion de François Jonsac (épatant Maurice Biraud), l’intello engagé dans les Forces françaises libres pour fuir l’ennui et un père tranquille à Vichy. Avec lui, paumés dans le désert libyen et en route pour Tobrouk, il y a Théo, le fruste fusilier marin, Samuel, juif et soldat à cause de cela, Paolo, condamné à mort échappé. Et cet ennemi qui ne l’est pas assez, le capitaine von Stiegel. Les quatre Français ensablés le font prisonnier pour lui voler son automitrailleuse, ce « taxi » de la dernière chance pour sortir de l’enfer beige. Ensemble, ils auront soif, peur et traverseront un champ de mines, absurde champ d’honneur.

La guerre perd son sens quand on est juste cinq vrais mecs dans une vraie merde. Pour désembourber une roue, mieux vaut ôter son uniforme. Une fois torse nu, on n’est plus que cinq terrassiers, sans grade et sans nationalité, suant la même sueur, buvant au même goulot. Au-delà de sa mise en scène académique, ce film de guerre en huis clos dans le désert reste donc, au fil des rediffusions, un beau moment de virilité antimilitariste, en grande partie grâce à Audiard, particulièrement en verve. Exemple entre mille : le célébrissime « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’un con qui marche ».