arpoma.com - Rep. / Data
(733 sur 1467)   (liste)

LE FAUSSAIRE, Maggie Peren 2022, Louis Hofmann, Luna Wedler, Nina Gummich, André Jung (histoire)@@

(taille reelle)
Berlin, 1942. Cioma Schönhaus, 20 ans à peine, vit dans l’illégalité. Si sa blondeur angélique le fait passer pour un Allemand ordinaire, il est en réalité le seul rescapé d’une famille de juifs déportés. Caché dans un grand appartement, cet idéaliste falsifie des papiers en guise de gagne-pain, afin d’aider des personnes qui tentent d’échapper aux rafles régulières des nazis.

TELERAMA
Si le sujet est grave, Maggie Peren lorgne vers le burlesque avec cette comédie historique. Plutôt que d’idéaliser son héros, la réalisatrice le filme comme un enfant investi d’une mission bien trop imposante pour ses frêles épaules. Il apparaît comme un baratineur au courage admirable, dont le talent de faussaire lui permet de se faire une place dans une société berlinoise très guindée.
Derrière le film d’espionnage, une histoire d’amour au charme imparable se déploie entre Cioma et Gerda, une jeune femme rencontrée lors de ses déplacements dans la capitale allemande. Leurs discussions sur leur jeunesse désœuvrée, qui rejoignent celles sur un avenir incertain, s’imposent finalement comme le point fort du récit. Si le charme de la mise en scène et des comédiens permet à ce Faussaire de fasciner jusqu’à la fin, la complexité de son scénario vient néanmoins alourdir l’ensemble, à cause d’un trop-plein de personnages dont on peine souvent à percevoir les intentions.

Inspiré de faits réels, le long-métrage nous renseigne sur la vie d'un homme ayant réellement existé, Cioma Schönhaus. Né le 28 septembre 1922 à Berlin et décédé le 22 septembre 2015 en Suisse, ce graphiste aura échappé à la déportation grâce à ses talents de faussaire. Ayant perdu ses grands-parents et ses parents dans les camps de la mort, ce n'est qu'à 70 ans qu'il va oser dire qu'il est juif et qu'il va partager son expérience auprès du grand public. Interprète de ce personnage au parcours comme aucun autre, Louis Hofmann a révélé dans les colonnes du Time of Israel n'avoir, avant ce projet, jamais eu connaissance de l’existence de Cioma Schönhaus : "Ça a été plus fort encore après la lecture des mémoires de Schönhaus. C’était un personnage incroyable. Son histoire est tellement porteuse de sens. Il a été une improbable source de lumière dans une période de ténèbres. J’ai essayé de trouver cette énergie, cette lumière en moi, pour interpréter ce rôle."