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16 judith 08

(taille reelle)
Ces paroles furent rapportées à Judith, une veuve, fille de Mérari, fils d’Idox, fils de Joseph, fils d’Ozias, fils d’Elaï, fils de Jamnor, fils de Bédéron, fils de Raphaïm, fils d’Achitob, fils de Melchias, fils d’Enan, fils de Nathanias, fils de Salathiel, fils de Siméon, fils d’Israël.
Son mari, appelé Manassès, était mort au temps de la moisson de l’orge.
Comme il surveillait les moissonneurs, qui liaient les gerbes dans les champs, l’ardeur du soleil le frappa à la tête, et il mourut dans Béthulie, sa ville, et il y fut inhumé avec ses pères.
Il y avait déjà trois ans et six mois que Judith était restée veuve.
Elle s’était construit, sur le toit de sa maison, une chambre retirée, où elle demeurait enfermée avec ses servantes.
Les reins couverts d’un cilice, elle jeûnait tous les jours de sa vie, excepté les jours de sabbat et de nouvelle lune et les fêtes de la maison d’Israël.
Elle était très belle de figure, et son mari lui avait laissé de grandes richesses, de nombreux serviteurs et des domaines remplis de troupeaux de bœufs et de brebis. Elle était en grande estime auprès de tous, parce qu’elle craignait beaucoup le Seigneur,
et il n’y avait personne qui dit d’elle une parole de blâme.
Ayant donc appris qu’Ozias avait promis de livrer la ville passé le cinquième jour, elle envoya vers les anciens du peuple Chabri et Charmi.
Ils se rendirent auprès d’elle, et elle leur dit : « Comment Ozias a-t-il pur dire qu’il livrerait la ville aux Assyriens , si dans cinq jours, il ne vous arrive pas de secours ?
Et qui êtes-vous, pour mettre ainsi le Seigneur à l’épreuve ?
Ce n’est pas là une parole qui attire la miséricorde, mais plutôt qui excite la colère et allume la fureur.
Vous avez fixé au Seigneur un terme dans le quel il doit exercer sa miséricorde, et vous lui avec marqué un jour selon votre bon plaisir !
Mais parce que le Seigneur est patient, faisons pénitence de cette faute, et implorons son pardon en versant des larmes.
Car Dieu ne menace point à la manière de l’homme, et il ne s’enflamme point de colère comme un fils d’homme.
Humilions donc nos âmes devant lui, et mettons en nous un esprit d’humilité, comme il convient à ses serviteurs.
Prions le Seigneur avec larmes de nous faire sentir, en la manière qu’il lui plaira, les effets de sa miséricorde, afin que, comme l’orgueil de nos ennemis a jeté le trouble dans notre cœur, ainsi notre humilité nous devienne un sujet de gloire.
Car nous n’avons pas imité les péchés de nos pères qui ont abandonné leur Dieu et adoré des dieux étrangers.
C’est à cause de ce crime qu’ils ont été livrés au glaive, au pillage et à la moquerie de leurs ennemis ; mais nous, nous ne connaissons pas d’autres Dieu que lui.
Attendons humblement sa consolation, et il vengera notre sang sur nos ennemis qui nous affligent ; il humiliera toutes les nations qui s’élèvent contre nous, et il les couvrira de confusion, lui, le Seigneur notre Dieu.
Et maintenant, mes frères, puisque vous êtes les anciens du peuple de Dieu, et que leur vie dépend de vous, relevez leurs cœurs par vos paroles, pour qu’ils se souviennent que nos pères ont été éprouvés afin que l’on connût s’ils servaient véritablement leur Dieu.
Ils doivent se rappeler comment Abraham, notre père, a été tenté ; et comment, éprouvé par beaucoup de tribulations, il est devenu l’ami de Dieu.
De même Isaac, de même Jacob, de même Moïse et tous ceux qui ont plu à Dieu, ont passé par beaucoup d’afflictions en demeurant fidèles.
Mais ceux qui n’ont pas accepté ces épreuves avec la crainte du Seigneur, et qui ont donné cours à leur impatience et à d’injurieux murmures contre le Seigneur,
ceux-là, l’exterminateur les a frappés de mort, et les serpents les ont fait périr.
Ne nous laissons donc pas aller à l’impatience à cause des maux que nous souffrons.
Mais estimons que ces tourments, moindres que nos péchés, sont les verges dont le Seigneur nous châtie, comme ses serviteurs, pour nous amender, et croyons que ce n’est pas pour notre perte qu’ils nous ont été envoyés. »
Ozais et les anciens lui répondirent : « Tout ce que tu as dit est vrai, et il n’y a rien à reprendre dans tes paroles.
Maintenant donc, prie Dieu pour nous, car tu es une femme sainte et craignant Dieu. »
Et Judith leur dit : « Comme vous reconnaissez que ce que j’ai pu dire est de Dieu,
éprouvez si ce que j’ai résolu de faire est aussi de lui, et priez que Dieu me donne la force de réaliser mon dessein.
Vous vous tiendrez cette nuit à la porte, et je sortirai, avec ma compagne ; et priez afin que dans cinq jours, comme vous l’avez dit, le Seigneur regarde son peuple d’Israël.
Mais je ne veux point que vous cherchiez à savoir ce que j’entreprends ; jusqu’à ce que je revienne vous en donner des nouvelles, qu’on ne fasse pas autre chose que de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. »
Ozias, le prince de Juda, lui dit : « Va en paix et que le Seigneur soit avec toi pour tirer vengeance de nos ennemis ! » Et l’ayant quittée, ils s’en allèrent.