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UN DROLE DE PAROISSIEN, Jean-Pierre Mocky 1963, Bourvil, Jean Poiret (societe religion)@@

(taille reelle)
Aristocrate déchu, Georges Lachesnaye a du mal à faire vivre sa famille. Il faut dire que, comme le veut la tradition familiale, il n'a jamais travaillé. La seule solution qu'il trouve pour subvenir au besoin des siens est de piller les troncs des églises.

TELERAMA
Deux millions quatre cent mille spectateurs… À sa sortie, en 1963, tel est le score au box-office de cette comédie irrévérencieuse qui nous semble aujourd’hui gentiment potache tant le catholicisme français ne représente plus grand monde. C’est d’ailleurs avec une gourmandise d’anthropologue qu’on (re) découvre ce Paris en noir et blanc où les édifices religieux sont noirs de pollution et les parvis d’églises bondés à la sortie de la messe. Le reste n’est pas moins savoureux : paresseux atavique et fils d’une bonne famille pieuse et désargentée, Bourvil imagine un stratagème à base de caramel mou pour piller la moitié (« seulement la moitié, c’est un principe », dit-il) des troncs destinés à recueillir les offrandes des fidèles.
Entre Bourvil et Mocky, c’est le début d’une collaboration fructueuse et un rôle à contre-emploi pour le tendre benêt du cinéma français. Avec sa diction impeccable et ses airs de premier communiant, Bourvil est diaboliquement drôle. Idem pour son acolyte Jean Poiret, qui semble avoir pris beaucoup de plaisir à participer à cette entreprise de démolition d’une vieille trinité de parasites (selon Mocky) : l’aristocratie, l’Église et la police.
Quand le réalisateur eut l’idée d’adapter au cinéma cette histoire de grenouilles de bénitier tendance renards rusés, il voulut tourner dans de vraies églises. Refus de l’évêché, peu pressé de faciliter la fabrication de cette satire anticléricale. Lorsque Mocky menaça de réaliser un film sur l’affaire du curé d’Uruffe, meurtrier de sa maîtresse de 19 ans, les autorisations nécessaires furent obtenues comme par miracle. Deo gratias.