Ce 29 novembre 1974. L'Assemblée nationale adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte qui divise, une femme, Simone Veil, seule face à sa majorité. Retour sur les débats qui ont précédé le vote, période durant laquelle rien ne lui sera épargné : solitude, injures, tractations politiques.
TELERAMA
En 1974, lors du débat sur la loi lagalisant l’IVG, Simone Veil fait face à la violence que suscite son projet. Emmanuelle Devos convainc même si la mécanique narrative reste un rigide.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, est à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre son projet de loi légalisant l'avortement. Face à une assemblée d'hommes, elle s'apprête à rappeler l'injustice dont sont victimes les trois cent mille Françaises qui avortent chaque année dans la clandestinité, risquant la mutilation et la mort.
Ce téléfilm raconte avec précision les trois jours et deux nuits de débats qui ont donné la mesure des dissonances au sein de la société française, tiraillée entre désir d'émancipation et réflexes archaïques. Au-delà du courage, souvent salué, de Simone Veil, il met en lumière l'habileté qui lui a permis d'emporter la bataille, en plaçant le débat sur le terrain de la santé publique et de l'ordre social plutôt que sur celui, plus risqué, de la lutte féministe. La stratégie politique ainsi décryptée est passionnante, mais on ne peut pas dire pour autant que la fiction se soit aisément faufilée dans les interstices de l'Histoire. L'incarnation d'Emmanuelle Devos convainc mais, pour des questions de respect de la vie privée, ne s'autorise que de très discrets glissements intimistes. Et l'intrigue parallèle, tissée autour d'une jeune journaliste, personnage « prétexte » chargé d'enquêter sur la réalité de l'avortement clandestin, sent trop l'artifice à visée pédagogique.
Le 29 novembre 1974, l'Assemblée française adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte se tient une femme, Simone Veil, seule contre sa majorité. Trois jours de débats précèdent le vote. Durant ces longues heures, la ministre de la Santé, nouvelle venue en politique, doit se défendre devant un Parlement presque exclusivement composé d'hommes. Ce projet, loin de faire l'unanimité, suscite la violence, jusqu'aux relents antisémites. Tractations politiques, injures et agressions accompagnent les débats, à l'intérieur et à l'extérieur de l'arène politique. Consciente d'avoir entre ses mains l'avenir de centaines de femmes, Simone Veil fait face, avec force et dignité...