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1916-12-29-raspoutine

(taille reelle)
Youssoupov lui présente un crucifix en cristal, lui dit de prier et au moment où le moine entame son signe de croix, lui tire une balle en pleine poitrine. Raspoutine s’écroule. Les complices arrivent, on traîne Raspoutine hors de la pièce et de la peau d’ours sur laquelle il s’est effondré, et on ferme la porte à clef.
Plus tard, le prince, pris du désir de revoir sa victime, prend le pouls qu’il ne trouve pas, vérifie qu’il est bien mort. Mais au moment où il va sortir de la pièce, Raspoutine ouvre les yeux, et « bondit sur ses jambes, l’écume à la bouche » avant de tenter d’étrangler Youssoupov, tandis que « le sang coule de ses lèvres », et scande le prénom de son assassin, Felix. Pourichkévitch accourt au son des cris alors que Raspoutine tente de sortir de la maison : selon ses mémoires, il tire quatre coups de feu (dont un dans le dos et un dans l'arrière de la tête, tirés à distance alors que l'autopsie montre le contraire) et Raspoutine s’abat sur le perron7. Le corps est rapporté à l’intérieur et Youssoupov raconte : « ma tête éclatait, mes idées se brouillaient. La rage et la haine m’étouffaient. J’eus une sorte d’accès. Je me précipitai sur lui et commençai à le frapper avec une matraque de caoutchouc, comme si j’étais atteint de folie ». Un troisième tireur — l'autopsie montra qu'au moins trois pistolets différents furent utilisés —, plus expérimenté que les deux autres, tira précisément sa balle au centre du front à l'aide d'un revolver Webley. Une enquête basée sur les rapports du Secret Intelligence Service montre que les Britanniques redoutaient que Raspoutine veuille retirer les troupes russes de la première guerre mondiale et suggère que ce tireur est l'officier du renseignement anglais Oswald Rayner.