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ALEXANDRE LE BIENHEUREUX, Yves Robert 1968, Philippe Noiret, Marlene Jobert (comique)@@@

(taille reelle)
À la suite de la mort de sa femme, qui l'a toujours mené à la baguette, un fermier décide de profiter de la vie et de se la couler douce.

TELERAMA
Dans sa ferme de la Beauce, Alexandre travaille. Tout le temps. Car « la Grande », son épouse, veille à remplir ses journées de corvées. Soudainement veuf, il décide de ne plus rien faire et commence par se coucher deux mois…

Ce délice de film est non seulement un éloge de la paresse, en accord avec Paul Lafargue, gendre de Karl Marx, qui critiquait « cette folie [qu’]est l’amour du travail, la passion moribonde du travail », mais aussi le plus doux des manifestes libertaires. « Il faut prendre son temps. Prendre le temps de prendre son temps », dit Alexandre, comme s’il militait, aujourd’hui, pour l’école du loisir. Le temps de se couper une tranche de saucisson, de se rouler une sèche, de regarder une fleur de carotte, mais aussi de jouer au foot avec des gosses, si bien filmés par Yves Robert, cinq ans après La Guerre des boutons.

Philippe Noiret, dans un premier grand rôle qui en fit une vedette, est épatant en écolo contemplatif, volontiers tonitruant quand on le dérange au plumard. Mais l’autre star du film est le chien, sans doute le mieux dressé et le plus expressif de l’histoire du cinéma… Ce film sorti quelques mois avant Mai 68 brille aussi par sa mise en scène graphique, pop et sautillante, à la limite du cartoon, avec Alexandre le grand rêveur au milieu d’un champ de potirons orange fluo, ou quittant tout, à la fin, sans aucune tache (c’est-à-dire aucune tâche) à l’horizon.