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LA DEFENSE LINCOLN, Brad Furman 2011 (thriller)@

(taille reelle)
Michael Haller est avocat à Los Angeles. Habile, il est prêt à tout pour faire gagner les criminels de bas étage qu'il défend. Toujours entre deux tribunaux, il travaille à l'arrière de sa voiture, une Lincoln Continental.

TELERAMA
Dix ans après son apparition au cinéma, l’avocat Mickey Haller reprend du service dans cette nouvelle adaption de Michael Connelly signée par le showrunner David E. Kelley. Une série judiciaire convenue et qui manque de piquant.

Chaque affaire est comme un puzzle, une sorte de code qu’il faut déchiffrer. » Mickey Haller, avocat flegmatique de Los Angeles – sur le carreau depuis un accident de surf suivi d’un passage en cure de désintox –, reprend du service. De procès en procès, il enchaîne les sermons convenus rédigés depuis la banquette arrière de sa Lincoln. Au volant : une cliente devenue sa confidente et conductrice…

Une décennie après l’adaptation sur grand écran des romans de Michael Connelly (La Défense Lincoln, de Brad Furman), portée par le charismatique Matthew McConaughey, Manuel Garcia-Rulfo, piquant à sa manière, enfile à son tour le costume de Haller pour dix épisodes d’une série disponible sur Netflix. Dans cette mouture, l’avocat doublement divorcé récupère le cabinet d’un confrère, après son assassinat. En plus de multiples affaires mineures, il se voit attribuer la très médiatique défense d’un géant de la tech, accusé du meurtre de sa compagne et de son amant. Le tout en tentant de faire toute la lumière sur le meurtre de son prédécesseur. Éreintant, n’est-ce pas ?

Baisse de régime
Le showrunner David E. Kelley, stakhanoviste des séries judiciaires, semble suivre le même rythme effréné que son protagoniste… Mais perd, lui, l’endurance et la pertinence de ses débuts. Après le succès de The Practice (1997-2004) ou Ally McBeal (1997-2002), l’ancien juriste avait su se renouveler avec les plus exigeantes Goliath (2016-2021) ou Big Little Lies (2017-2019). De nouveau sur les bancs des tribunaux, sa plus récente création Anatomy of a Scandal ne convainquait déjà qu’à moitié.

La Défense Lincoln, pour sa part, séduit surtout grâce à une intrigue principale dense et bien menée. Toutefois, l’adaptation de Kelley manque régulièrement d’ambition et se trouve parasitée par de multiples sous-intrigues trop peu approfondies. Déformation professionnelle oblige, le showrunner s’efforce de dessiner à grands traits le fonctionnement des cours de justice américaines (choix des jurés, tactiques de la défense…). Un ton pédagogique finement amené par Peter Nowalk dans How to Get Away With Murder notamment, mais qui, ici, s’avère plutôt maladroit. Loin d’être un raté complet, La Défense Lincoln s’en tire finalement avec un non-lieu.