L'Ukrainienne Marija travaille en Allemagne comme aide-soignante 24 heures sur 24 pour soutenir sa famille restée au pays. Ici, elle s'occupe 24 heures sur 24 de Curt, atteint de démence. Lorsque la fille contrôlante de Curt s'absente en raison d'un accident, Curt commence à penser que Marija est sa défunte épouse. Pour avoir la paix, Marija joue le jeu et elle se rend compte que Curt se sent mieux grâce à cela. Mais il y a aussi le fils de Curt, qui s'intéresse plus à Marija qu'à Curt.
Ecrit et réalisé par Marc Dietschreit et Nadine Heinze, « L’oubli des écureuils » suit le voyage en enfer de la jeune Marija, venue s’occuper d’un vieil homme sénile en Allemagne. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Les règles strictes imposées par la fille de Curt donnent le ton dès le début : blouse obligatoire, pas de maquillage ni de bijoux, visites interdites, strict respect des horaires de repas, et vérification des selles du viel homme ! Celui-ci est grincheux, et disons-le clairement, pas vraiment sympathique. Mais la jeune femme s’accroche à la tâche, et se prend d’affection pour Curt. Surgit alors Philipp, le fils de la famille, qui va tomber sous le charme de Marija.
Après visionnage, difficile de trancher entre » comédie humaine » et « voyage en enfer chez les bourgeois allemands ». Le film nous offre quelques scènes intenses et déchirantes, mais frôle également parfois le grotesque. C’est notamment le cas avec le personnage de Philipp, qui a défaut de vouloir/pouvoir épouser Marija, lui propose ni plus ni moins de lui servir d’escorte de luxe. Une chose est en revanche certaine : l’excellente prestation (comme toujours !) d’Emilia Schüle. L’actrice de la série « Ku’damm 56/59/63« , « Traumfabrik » ou encore « High Society » se fond avec aisance dans son personnage tout en nuances. Elle reste assurément l’atout numéro 1 du film.
Sorti en pleine pandémie l’année dernière en Allemagne, « L’oubli des écureuils » est probablement passé à côté de son public. Malgré ses quelques points faibles, le film parvient à maintenir l’intérêt du spectateur sans aucun problème. Et pour ceux qui se poseraient la question du titre, celui-ci fait référence à ces charmantes petites bêtes qui avant l’hiver font des provisions de noix, avant d’oublier où elles se trouvent, et de mourir de faim…