C’est l’une des images les plus marquantes de l’époque de la Chute du Mur. L’immense violoncelliste Mstislav Rostropovitch, seul, avec son instrument au pied du Mur ,entame les suites de Bach.
Nous sommes alors le 11 novembre 1989. Le Mur est déjà largement en train de s’effriter. Les télévisions du monde entier sont également présentes dans la capitale berlinoise.le violoncelliste entame son concert improvisé à deux pas de Check Point Charlie.
Rostropovitch reviendra dix ans plus tard exactement à Berlin et, grâce à cet interview, de France 2 encore une fois, on apprend les circonstances qui l’on conduit à venir à Berlin. Le musicien se trouvait en effet à Paris le jour de la Chute du Mur et a tenté par tous les moyens de rejoindre Berlin quand il a appris la nouvelle. Ce "Mur de la honte" revêt en effet une importance très particulière pour le violoncelliste. En effet, celui-ci a débuté sa carrière à Moscou mais ses idées et sa proximité avec Soljenitsyne lui rendent la vie difficile en URSS. Il doit donc d’exiler à l’Ouest, aux Etats-Unis et en France.
Rostropovitch explique qu’en arrivant près du Mur, il a d’abord cherché une chaise pour pouvoir jouer et que, petit à petit, un attroupement s’est crée. Les premières notes se font entendre. Les Suites de Bach, car "Bach, c’est Dieu" déclarera-t-il. D’abord joyeuses pour fêter cet évènement puis plus tristes pour rendre hommage aux victimes du régime est-allemand.
Cette sarabande de la deuxième suite de Bach restera pour toujours associée à cette image hautement symbolique du violoncelliste devant ce Mur en ruine.