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JANE PAR CHARLOTTE, Charlotte Gainsbourg 2021, Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg (bio)@

(taille reelle)
Avec le temps, l'actrice Charlotte Gainsbourg commence à regarder sa mère, Jane Birkin, d'une manière qu'elle n'a jamais faite, toutes deux surmontant un sentiment de réserve partagé. La mère et la fille explorent leur relation.

TELERAMA
Charlotte Gainsbourg a filmé sa mère, Jane Birkin, durant des mois, entre des concerts à Tokyo ou New York, une séance photo et des vacances en Bretagne. L’émouvant objet qui en résulte tient à la fois de la déclaration d’amour et, plus surprenant, d’une entreprise de démolition : il s’agit d’abattre un mur — de pudeur, de timidité — entre les deux femmes. Alors elles parlent. De la maternité ; de ce moment où, en vieillissant, un visage se met à ressembler à « un genou d’éléphant » et de l’espoir de s’en foutre un jour ; des insomnies de Jane, abonnée aux somnifères depuis ses 16 ans ; du trac qui les mine avant d’entrer en scène… La fille, elle-même accompagnée de sa cadette, Jo Attal, 10 ans, pose des questions gonflées, impudiques justement. Celles qu’on regrette de ne pas avoir osées une fois qu’il est trop tard.

On voit des photos, des petits films de vacances. On visite des maisons. À l’ancien domicile de Serge Gainsbourg, les choses sont demeurées intactes. Mère et fille reviennent rue de Verneuil ensemble, pour la première fois depuis le décès de l’artiste, en 1991, et « c’est comme dans un rêve », murmure sa muse. Comment dire aux gens qu’on les aime ? Et comment continuer d’aimer les morts ? Charlotte Gainsbourg projette, un moment, sur le visage maternel des images en super-8 d’étés d’antan, où réapparaît la fille aînée de Jane, Kate Barry, disparue en 2013. Si le film serre le cœur, c’est qu’il est plein de fantômes. Notre lot à tous.